Charley Grant,

The Wall Street Journal

Une chose est claire depuis que Eli Lilly (LLY) a dévoilé mardi ses prévisions financières pour l'exercice 2016 : les investisseurs ne mettent pas l'accent sur les résultats de l'année en cours.

Le laboratoire pharmaceutique s'attend à dégager cette année un chiffre d'affaires compris entre 20,2 et 20,7 milliards de dollars et un bénéfice par action de 2,92 à 3,02 dollars. Ces estimations sont inférieures aux attentes des analystes, en raison notamment de prévisions moroses sur les devises et de la concurrence attendue de la version générique du traitement du cancer Alimta hors des Etats-Unis.

Ces annonces n'ont toutefois pas empêché l'action Eli Lilly de progresser mardi à Wall Street. Le groupe se relève d'une longue période d'expirations de brevets, qui ont pesé sur sa croissance. Dans ce contexte, les objectifs de l'exercice 2016 constituent une nette amélioration par rapport aux résultats attendus pour 2015.

Une année chargée pour la R&D

Plus important, les investisseurs continuent de se concentrer sur le potentiel du portefeuille de produits en développement d'Eli Lilly. Le groupe anticipe une année 2016 particulièrement chargée pour ses équipes de recherche et développement. Il devrait recevoir dans le courant de l'année des données sur son essai clinique de phase 3 sur solazenumab, son traitement expérimental des formes peu avancées de la maladie d'Alzheimer. Cet essai est important : Alzheimer constitue un domaine thérapeutique particulièrement ardu, et donc potentiellement lucratif.

L'action Eli Lilly n'est pas bon marché. Avec un multiple de 23 fois les bénéfices à venir, elle est plus onéreuse que des valeurs comme Merck, Johnson & Johnson, AbbVie et Pfizer, dont le multiple moyen est inférieur à 14.

Une telle prime signale que les actionnaires d'Eli Lilly placent beaucoup d'espoirs dans les produits en développement du groupe. Peut-être trop d'espoirs.

-Charley Grant, The Wall Street Journal

(Version française Valérie Venck) ed: ECH