Le premier tour des négociations salariales à la Deutsche Post n'a pas abouti vendredi.

Après le premier tour de négociations vendredi à Fulda, la Poste a de nouveau rejeté la demande du syndicat Verdi d'une augmentation de salaire de 15%. "Des augmentations de revenus de l'ordre de celles demandées par Verdi (ne) sont pas défendables", a déclaré un porte-parole de la Poste. Le groupe mise désormais sur des progrès lors de la prochaine réunion de négociation des 18 et 19 janvier. Les positions sont encore très éloignées les unes des autres, a souligné Verdi. "Les salariés ont besoin de toute urgence d'une compensation de l'inflation et ils attendent en outre une participation aux résultats de l'entreprise", a souligné Andrea Kocsis, responsable des négociations chez Verdi. Elle attend une "offre tarifaire négociable".

Le syndicat Verdi réclame pour les quelque 160.000 salariés du groupe de Bonn une augmentation de salaire de 15% sur une durée de douze mois. La Poste avait déjà rejeté cette proposition, la jugeant "éloignée de la réalité". Si les parties à la convention collective ne parviennent pas à un accord, les salariés pourraient bientôt protester : L'obligation de paix du travail à la Poste a expiré à la fin de l'année. "Des grèves ne sont pas exclues à partir de janvier 2023", avait déjà annoncé Kocsis dans une lettre adressée aux membres de Verdi.

La dernière fois que la Poste et Verdi s'étaient mis d'accord sur des augmentations de salaire, c'était en septembre 2020. L'accord prévoyait alors, entre autres, une augmentation des salaires de 3% au 1er janvier 2021 et de 2% au 1er janvier 2022, pour une durée de 28 mois.

La Poste réalise depuis longtemps la majeure partie de ses bénéfices en dehors de ses activités traditionnelles de courrier en République fédérale. Au total, le groupe prévoit pour 2022 un bénéfice d'exploitation record (Ebit) de 8,4 milliards d'euros, l'activité courrier et colis en Allemagne devant y contribuer à hauteur de 1,35 milliard d'euros. Dans le domaine du courrier, le groupe doit faire face à une baisse des volumes d'envois et à une diminution des recettes, ainsi qu'à une augmentation des coûts de l'énergie. De plus, les plaintes des clients se sont récemment multipliées. Pour l'instant, Bonn ne peut pas agir sur les prix. En effet, l'affranchissement de la lettre standard, qui s'élève actuellement à 0,85 euro, a été fixé par l'autorité de régulation, la Bundesnetzagentur, comme prévu jusqu'à fin 2024. C'est pourquoi le groupe ne peut pas "simplement répercuter les augmentations de coûts sur nos clients". L'année dernière, le taux d'inflation en Allemagne a été de 7,9% en moyenne, un niveau jamais atteint depuis la création de la République fédérale.

(Rapport de Matthias Inverardi, rédigé par Jörn Poltz. Pour toute question, veuillez contacter notre rédaction à berlin.newsroom@thomsonreuters.com (pour la politique et la conjoncture) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (pour les entreprises et les marchés).