GARCHING (dpa-AFX) - La Deutsche Pfandbriefbank a vu ses bénéfices s'effondrer au premier trimestre. Les nouvelles affaires et l'excédent d'intérêts ont nettement reculé, a annoncé lundi l'organisme de financement de l'immobilier commercial à Garching près de Munich. La forte baisse de la demande de crédit rend la vie difficile à l'institut. Le président du directoire Andreas Arndt estime que la situation difficile du marché va encore durer deux à trois ans. Il s'attend tout de même à une stabilisation pour la fin 2023. Sur le marché boursier, les nouvelles ont été mal accueillies.

L'action de la banque de lettres de gage a perdu par moments près de huit pour cent en matinée. A la fin, elle était encore en baisse d'environ cinq pour cent à 8,095 euros, mais faisait toujours partie des titres les plus faibles de l'indice SDax des valeurs secondaires. Par rapport au début de l'année, le titre a certes encore gagné plus de dix pour cent. Mais le plus haut annuel de 9,88 euros atteint début mars est à nouveau bien loin.

Au premier trimestre, la banque de lettres de gage a gagné au final 27 millions d'euros, soit un quart de moins qu'un an auparavant. Le bénéfice avant impôts a reculé presque autant, à 32 millions d'euros. Le président du directoire Arndt estime néanmoins que la banque est sur la bonne voie pour réaliser cette année un bénéfice avant impôts compris entre 170 et 200 millions d'euros.

Certes, l'établissement a mis nettement moins d'argent de côté pour les pertes de crédit au premier trimestre qu'un an auparavant, peu après le début de la guerre d'agression russe en Ukraine. Contrairement à de nombreuses banques universelles, le financier de l'immobilier commercial n'a toutefois pas encore profité autant de la hausse des taux d'intérêt.

Ainsi, le produit net d'intérêts a chuté de 13 pour cent au premier trimestre, à 106 millions d'euros. Le total des revenus d'exploitation s'est même effondré d'un cinquième à 119 millions d'euros. Cela est également dû à la faiblesse des nouvelles affaires : au cours du premier trimestre, typiquement faible, la banque a obtenu de nouveaux financements et des prolongations pour un montant d'environ un milliard d'euros. Un an auparavant, le volume était encore plus de deux fois supérieur.

Malgré la situation difficile, Arndt estime que la banque d'émission de lettres de gage est bien équipée pour profiter de la reprise espérée du marché dans les années à venir. En développant de nouveaux secteurs d'activité, le conseil d'administration veut faire passer le bénéfice avant impôts à plus de 300 millions d'euros d'ici 2026. Le conseil d'administration avait présenté son programme en mars.

L'institut veut ainsi se lancer dans la distribution immobilière et permettre le placement de risques auprès de banques, d'assureurs et de caisses de pension. En outre, la banque d'émission de lettres de gage veut augmenter son volume de crédit de 3,5 milliards d'euros d'ici 2026, pour le porter à 33 milliards d'euros, et les opérations de dépôts au jour le jour et à terme doivent augmenter jusqu'à 8 milliards d'euros. Au cours des trois premiers mois de 2023, les dépôts des clients privés ont augmenté d'environ un milliard pour atteindre 5,4 milliards d'euros./stw/mne/jha/