* La tempête a fait 15 morts au moins aux Etats-Unis

* Environ 3,6 millions de foyers privés d'électricité

* "Que chacun comprenne que ce n'est pas fini", dit Obama

par Edith Honan et Clare Baldwin

NEW YORK, 29 août (Reuters) - L'ouragan Irene a traversé New-York dimanche mais c'est dans d'autre villes du nord-est américain que ses conséquences ont été les plus spectaculaires.

Irene, rétrogradé en tempête tropicale, a fait 15 morts au moins sur le sol américain, privé d'électricité 3,6 millions de foyers et provoqué des inondations dans plusieurs régions.

L'oeil du cyclone, dont les vents ont faibli et soufflaient à 95 km/h, arrivait dimanche soir sur les cinq Etats de la Nouvelle-Angleterre.

Il est impossible d'évaluer pour le moment le coût des dommages provoqués par Irene mais cela se chiffrera pour le seul New Jersey en "milliards de dollars", a dit le gouverneur Chris Christie sur NBC.

Les transports publics ont été suspendus à New York et 11.000 vols annulés depuis vendredi mais les aéroports de New York rouvriront lundi matin.

Les consignes d'évacuation qui concernaient 370.000 New-Yorkais ont été levées à 15h00 locales (19h00 GMT).

Les bureaux, les administrations et la Bourse de Wall Street rouvriront lundi comme prévu. On ignore cependant quand reprendront les services de bus et le métro, dont trois lignes dans le nord de la ville ont été inondées.

Le maire Michael Bloomberg s'est montré optimiste quant à une rapide remise en état des installations.

"Tout compte fait, on s'en sort plutôt bien", a-t-il dit, constatant qu'aucun décès ou blessé grave n'était signalé dans sa ville, qui s'était préparée au pire.

MISE EN GARDE D'OBAMA

Le président Barack Obama, qui a écourté ses vacances sur l'île de Martha's Vineyard pour superviser la réaction des autorités au passage d'Irene, a souligné qu'elle restait dangereuse.

Dans une déclaration à la Maison blanche, le président américain a notamment souligné les risques présentés par la crue des rivières, provoquée par le passage de la tempête.

"Je veux que chacun comprenne que ce n'est pas fini", a-t-il insisté.

Irene est toujours un immense système dépressionnaire de 780 km de diamètre.

Les rues d'ordinaire très animées de New York sont restées irréellement désertes dans la journée, les autorités ayant ordonné l'évacuation de dizaines de milliers d'habitants des zones les plus basses et fermé le métro et les aéroports.

Times Square était comme abandonné et les théâtres de Broadway ont annulé les spectacles du jour.

Les rues du secteur de South Street Seaport, dans le bas-Manhattan, ont été envahies par 30 centimètres d'eau, avant que la forte marée ne commence à baisser.

Quelques bus recommencaient à rouler dimanche après-midi mais le réseau de transports en commun, à Manhattan et dans toute l'agglomération, ne sera pas intégralement opérationel lundi, ce qui augure d'un casse-tête pour de nombreux travailleurs.

Les aéroports de JFK et Newark ouvriront à 06h00 locales (10h00 GMT), celui de LaGuardia une heure plus tard, a annoncé l'aviation civile américaine.

Quatre autres aéroports de la région, dont celui de Boston, devraient rouvrir dans l'après-midi, selon Delta Air Lines . Quelques vols étaient assurés à Washington et Philadelphie.

EN ATTENDANT JOSÉ

Au moins 15 décès dus à la tempête ont été signalés jusqu'à présent sur sa trajectoire, en Caroline du Nord, en Virginie et en Floride. Au total, plusieurs millions de personnes étaient concernées par des consignes d'évacuation le long de la côte est.

Dans la région de Washington, à l'intérieur des terres, on a signalé de très abondantes précipitations (200 mm environ) mais la capitale fédérale semble avoir échappé à des dégâts majeurs. Certains ponts étaient interdits à la circulation mais les aéroports, eux, sont restés ouverts et les avions ont pu décoller et atterrir sans gros retard.

Bob McDonnell, gouverneur de Virginie, a souligné sur CNN qu'il y avait "des dégâts impôrtants dans certaines régions, dûs aux inondations, au vent, aux chutes d'arbres".

"Nous nous sommes préparés au pire mais nous nous en sommes tirés un peu mieux que prévu", a-t-il dit.

Si Manhattan a été relativement épargnée, les rives de Long Island ont été copieusement arrosées. A Long Beach, les vagues de l'océan Atlantique ont déferlé sur la promenade et dans les rues, emmenant le bâtiment des sauveteurs.

Le passage d'Irene a entraîné la fermeture de deux centrales nucléaires de la côte Est et la paralysie de l'activité dans les ports et terminaux pétroliers.

Avant d'atteindre les Etats-Unis, Irene, alors ouragan de catégorie 3, a provoqué au cours de la semaine des inondations qui ont fait un mort à Porto Rico et au moins trois autres en République dominicaine.

D'ores et déjà, une nouvelle tempête tropicale, José, se profile à l'horizon. José, qui s'est formé dans les parages des Bermudes, est la dixième tempête de la saison 2011 des ouragans dans l'Atlantique. (Avec Pascal Fletcher à Miami, Roe Rauck et Jim Brumm en Caroline du Nord, Tom Hals dans le Delaware, Grant McCool et Michael Fitzpatrick dans le New Jersey, bureaux de New York et Washington; Eric Faye, Guy Kerivel et Clément Guillou pour le service français)