Le fabricant français de terminaux de paiement avait déclaré vendredi avoir reçu une offre d'OPA, sans toutefois révéler l'identité de l'acquéreur potentiel qui, selon une source proche du dossier, est le groupe américain Danaher Corp.

"Le Conseil d'administration d'Ingenico, après avoir reçu une offre soumise à conditions le 14 décembre 2010, a examiné son contenu et ses modalités avec l'offreur", peut-on lire dans un communiqué d'Ingenico, qui ne le cite toujours pas.

"Au stade actuel des discussions, celui-ci n'a pas été en mesure de présenter une offre susceptible d'être acceptée par le Conseil", ajoute le communiqué. "En conséquence, le Conseil en prend acte à ce jour et a demandé la reprise de la cotation du titre (...) ce lundi 20 décembre 2010."

La cotation du groupe avait été suspendue vendredi.

Selon une source proche du dossier, c'est le conglomérat américain Danaher qui a présenté cette offre sous conditions pour Ingenico, dont la capitalisation boursière est de 1,42 milliard d'euros, comme l'avaient annoncé Les Echos.

Mais Danaher a renoncé à faire une offre formelle après que l'équipementier aéronautique Safran, qui détient 22% au capital d'Ingenico, eut exigé à la dernière minute de garder une participation minoritaire après l'OPA.

NUMÉRO UN MONDIAL

Les Echos affirment dans leur édition à paraître lundi que l'Etat français, qui est actionnaire de Safran, est opposé au rachat d'Ingenico, entreprise jugée stratégique "qui ne saurait passer sous pavillon étranger" selon le quotidien.

A 28 euros par action, l'offre représentait une prime de 1,5% par rapport au dernier cours de clôture, à 27,59 euros jeudi soir. L'action Ingenico avait gagné 6,1% au cours des deux séances précédentes et de 70% depuis le début de l'année.

Ingenico est le numéro un mondial des terminaux de paiement en terme de volumes, avec une part de marché estimée à 30% selon les analystes et certaines de ses activités sont jugées stratégiques, ce qui pourrait constituer un obstacle à une prise de contrôle par un groupe étranger.

Le groupe français compte parmi ses concurrents à l'international VeriFone, dont la capitalisation boursière est de l'ordre de 3,5 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros), et Hypercom, à 485 millions de dollars.

Dans le cadre de son plan stratégique 2010-2013, le groupe souhaite se diversifier dans la sécurisation des transactions, et vise désormais un marché mondial potentiel de dix milliards d'euros, contre 2,5 milliards pour sa seule activité historique de terminaux de paiement.

Marie Mawad, Blaise Robinson et Yves Clarisse