Les entreprises manufacturières en sont à un tournant. Toujours face aux effets à long terme de la pandémie, les entreprises manufacturières doivent composer avec des tensions géopolitiques et la pression croissante de miser sur le développement durable et la centricité humaine. Sont-elles prêtes à affronter ces changements?

Il s'agit du principal enjeu abordé la semaine dernière lors du premier événement mondial de CGI à l'intention de la communauté manufacturière : Le pouvoir de l'unification. Près de 200 personnes de quatre continents ont participé à l'événement réunissant des intervenants clés de divers domaines du secteur manufacturier et du milieu universitaire ainsi que certains de nos partenaires technologiques pour aborder quelques-uns des enjeux les plus importants de l'industrie. Dans cet article, je résume certains des faits saillants de l'événement.

Une séance mettant uniquement en vedette des panélistes féminines (Stefanie Naujoks d'IDC ainsi qu'Annette Trenz, Nicole Zethelius et moi-même de CGI) a donné le coup d'envoi à l'événement. Nous avons discuté de certaines des macrotendances qui façonnent l'avenir, dont l'évolution des incertitudes géopolitiques, les changements climatiques, les tendances en matière de chaîne d'approvisionnement et le rôle de la technologie dans l'apport de changements profonds au sein de l'industrie.

Les flux du commerce sont en mutation et nous sommes entrés dans une course mondiale où le contrôle des normes technologiques devient primordial. Les organisations qui innovent et jouent un rôle actif dans l'élaboration de normes technologiques domineront les marchés de demain. Cela est particulièrement vrai lorsqu'il s'agit de se conformer à de nouvelles normes et réglementations en matière de développement durable ou d'utilisation et de partage des données au sein des entreprises.

Partage des données : examen de cas d'utilisation réels

Nous avons discuté de Gaia-X, une initiative européenne créée dans le but de soutenir le partage de données dans un environnement sécurisé et fiable, tout en assurant la souveraineté des données pour ses participants. La mise en commun des données a donné lieu à de nouvelles occasions pour les entreprises participantes. Durant une des séances de réseautage, nous avons également examiné le cas d'utilisation de l'écosystème Catena-X dans l'industrie automobile. Cette initiative illustre comment la mise en œuvre de normes de données contribue à un langage commun permettant l'échange de données aux fins de collaboration, tout en assurant leur souveraineté au moyen d'une structure fédérée et sécurisée.

Au cours d'une table ronde réunissant des experts de Michelin et de Microsoft, nous avons aussi discuté de la façon dont la mise en commun des flux de données peut contribuer à générer de nouveaux revenus. Le regroupement et le partage des données peuvent favoriser la création d'une économie circulaire. En repensant les modèles d'affaires traditionnels, les entreprises manufacturières sont mieux placées pour réutiliser les matériaux et collaborer en vue de réduire le gaspillage et d'accroître les revenus.

Transition vers une fabrication durable

Bien évidemment, le développement durable était le sujet de l'heure. De nos jours, la plupart des entreprises manufacturières prennent des engagements pour lutter contre les changements climatiques. Elles cherchent des façons d'innover et de transformer leurs méthodes de fabrication pour atteindre leurs objectifs en matière de durabilité environnementale et respecter leur promesse de marque. Comme l'a souligné Stefanie d'IDC, « les fabricants avaient l'habitude de concevoir des produits en fonction du coût et de la performance comme facteur clé de vente. Dorénavant, ils doivent se concentrer sur la durabilité et la recyclabilité ».

Selon Nicole, il faut cesser de considérer la durabilité comme un fardeau réglementaire et la percevoir comme un avantage concurrentiel. Après avoir passé en revue les lois à venir qui auront une incidence sur le secteur manufacturier, elle a insisté sur le rôle des données en tant que catalyseur pour soutenir les entreprises manufacturières dans cette transition. La collecte de données sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans l'ensemble de la chaîne de valeur permettra aux fabricants de mesurer et de gérer les objectifs qu'ils se sont fixés et d'en rendre compte. Elle les aidera également à susciter des changements évolutifs, à atténuer les risques et à respecter leurs engagements climatiques.

La fabrication additive jouera probablement un rôle essentiel dans la transition vers une fabrication durable. Des rapports indiquent que dans le secteur industriel, elle pourrait contribuer à réduire de près de 20 % la demande mondiale en énergie d'ici 2030. Toutefois, le taux de rendement global des lignes de production doit être aussi précis que possible pour exploiter le plein potentiel de la fabrication additive, ce qui nécessite des modèles de données et des algorithmes exacts.

Parallèlement, une énergie propre est essentielle à la réussite d'une telle transition. Stefan Savonen, responsable des mesures de lutte contre les changements climatiques chez LKAB et Michael Nilsson, directeur général de l'Université de technologie de Luleå, se sont joints à Robert Ylitalo et à Peter Warren de CGI pour aborder le rôle de l'hydrogène et la façon dont les entreprises manufacturières peuvent adopter les énergies propres. La transition énergétique dans le secteur manufacturier est un sujet qui suscitera sans aucun doute de plus en plus de discussions au cours des prochaines années.

Reconfiguration des chaînes d'approvisionnement pour accroître la résilience

La durabilité est intrinsèquement liée à la chaîne d'approvisionnement, et le contexte géopolitique actuel a ramené la gestion de la chaîne d'approvisionnement sous les projecteurs. « La pandémie a mis en évidence la fragilité de nos chaînes d'approvisionnement, et l'invasion de l'Ukraine par la Russie a fait ressortir les dépendances mondiales, a noté Annette. On sait tous que ça ne prend pas nécessairement une pandémie ou une guerre pour interrompre les chaînes d'approvisionnement; parfois, un navire de charge coincé dans le canal de Suez suffit. »

Bien que l'on parle de reconfigurer les chaînes d'approvisionnement, on sait fort pertinemment qu'une simple reconfiguration ne suffira pas. Un virage à 360 degrés aux fins de démondialisation des chaînes d'approvisionnement est requis. « Les chaînes d'approvisionnement mondiales sont devenues si interdépendantes qu'il ne peut y avoir un retour généralisé à une forme d'autarcie économique complète », a affirmé Annette.

Stefanie a fait remarquer que certains fabricants stockaient des réserves, mais que l'approvisionnement local est peu susceptible de gagner en popularité en raison de la flambée des prix de l'énergie. Le consensus, toutefois, est que la résilience des chaînes d'approvisionnement est la clé. Ted Stank, professeur à la Global Supply Chain Institute et John W. Kennedy, chef de la direction de NJMEP, ont exploré les défis liés à la création de chaînes d'approvisionnement résilientes avec Pascal Zammit, Dilip Nair et Lionel Descombes de CGI. Les données sont encore une fois le dénominateur commun qui ressort de la discussion.

Mise à profit sécuritaire de la puissance des données

Le maintien de la résilience organisationnelle au sein d'une entreprise est devenu complexe et comporte plusieurs points de référence, y compris des aspects techniques, sociaux, économiques et environnementaux. Nous avons entendu à maintes reprises que les données peuvent aider les entreprises manufacturières à satisfaire à ces exigences. Les données offrent des perspectives et permettent une sensibilisation. Elles font en sorte qu'il est possible de tester et d'optimiser les processus de fabrication, en plus d'en effectuer le suivi. Nathan Eskue, professeur en intelligence artificielle dans le secteur manufacturier à l'Université Delft et Alexander Daehne de SAS se sont joints à Marcel Mourits de CGI pour discuter des avantages et des occasions que peuvent tirer les fabricants de l'apprentissage machine, de l'analyse des données et de l'intelligence artificielle.

Pour devenir une organisation axée sur les données, il est essentiel pour les entreprises manufacturières d'intégrer l'Internet des objets et des approches infonuagiques, ce qui les rend plus vulnérables aux cyberattaques. Ion Russu, chef de l'exploitation de Butachimie, a parlé de l'expérience de transition de l'entreprise vers l'exploitation sécuritaire d'une usine numérique, ce qui a permis une réduction de 15 % des émissions de CO2 sans incidence sur le niveau de production et un passage au travail à distance en trois semaines.

Communiquez avec moi pour découvrir comment notre vision du secteur manufacturier unifié aide certains des principaux fabricants mondiaux à accélérer leur transformation numérique.

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À propos de l'auteur
Helena Jochberger Vice-présidente, responsable sectorielle mondiale, Secteur manufacturier

À titre de responsable du secteur manufacturier à l'échelle mondiale, Helena Jochberger assure la conception, le développement et l'orientation stratégiques du portefeuille du secteur manufacturier de CGI.

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CGI Inc. published this content on 15 July 2022 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 18 July 2022 04:43:01 UTC.