LONDRES (Reuters) - La marque britannique de mode de luxe Burberry a abaissé vendredi sa prévision de bénéfice pour l'ensemble de l'année pour la deuxième fois en trois mois, accusant le ralentissement de la demande mondiale à l'approche de Noël, ce qui fait plonger son cours à la Bourse de Londres.

A 10h15 GMT, l'action Burberry chutait de 7,68%, portant à 44% son repli subi au cours de l'année écoulée.

Dans son sillage, les concurrents LVMH et Kering reculaient respectivement de 0,77% et de 1,26% après avoir cédé plus de 3%.

Le dernier avertissement sur résultats de Burberry porte un coup dur au plan de redressement du directeur général Jonathan Akeroyd, qui tente de monter en gamme sous la direction créative du designer Daniel Lee, qui a lancé sa première collection en septembre dernier.

Après avoir subi une décélération de ses ventes au cours de la période clé de décembre, Burberry table désormais sur un bénéfice d'exploitation ajusté pour l'ensemble de son exercice fiscal compris entre 410 millions de livres (477 millions d'euros) et 460 millions de livres.

En novembre, l'entreprise avait déclaré que le bénéfice d'exploitation ajusté se situerait dans le bas de la fourchette des prévisions des analystes de l'époque, à savoir entre 552 millions et 668 millions de livres.

LVMH et Kering ont également fait état d'une baisse de la demande de produits haut de gamme sur des marchés clés.

Le conflit au Moyen-Orient a ajouté une incertitude géopolitique aux perspectives de l'industrie du luxe déjà assombries par l'inflation et la moindre demande des acheteurs aux États-Unis et en Europe, tandis que les attentes d'un fort rebond post-pandémique en Chine ont été déréglées par une grave crise immobilière.

Le chiffre d'affaires des ventes au détail de Burberry au cours des 13 semaines précédant le 30 décembre a reculé de 7% pour atteindre 706 millions de livres et les ventes à magasins comparables ont reculé de 4%.

Elles ont augmenté de 3% dans la région Asie-Pacifique, qui comprend la Chine, mais ont baissé de 5% en Europe et de 15% dans les Amériques.

"Les fissures qui apparaissent dans la demande de produits de luxe sont très révélatrices. Les acheteurs dits 'aspirationnels' sont l'un des groupes démographiques qui se replient, et Burberry est plus exposé à ce type de clients qu'aux produits de luxe haut de gamme", observe Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.

(Reportage James Davey et Suban Abdulla; version française Stéphanie Hamel, édité par Blandine Hénault)