Business et politique ne font pas toujours bon ménage. Le secteur du luxe peut en témoigner. Burberry a ainsi prévenu aujourd'hui qu'une baisse des ventes à Hong Kong en fin d'année 2014 pourrait affecter ses marges sur l'ensemble de l'exercice. Des manifestations pro-démocratie ont en effet freiné dès septembre ses ventes à Hong Kong, où il réalise environ 10% de son chiffre d'affaires. Burberry a ainsi connu une croissance faible dans la zone Asie-Pacifique pour son troisième trimestre clos fin décembre après une progression à deux chiffres les six mois précédents.



Sur les trois derniers mois de l'année, le fabricant emblématique de trench-coats a vu ses ventes au détail progresser de 14% à 604 millions de livres (777 millions d'euros), avec une croissance à périmètre constant de 8%, une évolution stable par rapport au trimestre précédent et meilleure que prévu.

Burberry a donc compensé la faiblesse enregistrée à Hong Kong par une croissance à deux chiffres de ses ventes en Amérique, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, soutenues par le renouveau de ses imperméables doublés en popline de coton à carreaux beige, rouge et noir désormais vantés par les top-models britanniques Kate Moss et Cara Delevigne.

Outre le manque de visibilité à Hong Kong, le secteur du luxe est également affecté par la baisse de la demande russe liée à la crise en Ukraine et le ralentissement de la croissance en Chine. L'Empire du Milieu est en effet engagé dans une vaste campagne de lutte contre la corruption qui a aussi un impact négatif sur les ventes de produits des marques les plus prestigieuses.

A Londres, Burberry cède 1,38% à 1 641 pence tandis que le français Kering abandonne 0,9% à Paris. Fort de son vaste portefeuille équilibré géographiquement entre l'Europe, les Etats-Unis et le reste du monde, LVMH ne recule que de 0,38% à 132,45 euros.

(P-J.L)