Bouygues débute la séance sur les chapeaux de roue et flambe de 5,36% à 23,50 euros alors que sa filiale de télécoms s'est vue attribuer par le régulateur du secteur le droit de mettre en oeuvre la 4G sur ses fréquences 2G, à partir du 1er octobre. Ce gain de temps face à ses concurrents devrait permettre à Bouygues Telecom de proposer de nouveaux forfaits 4G dès la fin de l'année. L'enjeu est de taille puisque les opérateurs misent sur cette technologie permettant un accès à internet quasi instantané pour faire remonter leurs marges après la guerre des prix qui frappe le secteur depuis un an.


Les autres opérateurs voient rouge : ils doivent déployer la 4G sur les bandes de fréquences 2600 MHz et 800 MHz, un processus bien plus long. Jusqu'à présent, SFR, filiale de Vivendi dont le titre rétrocède 3,24% à 16,12 euros à la Bourse, et France Télécom-Orange (+0,87%) proposent des offres 4G dont l'étendue géographique et la compatibilité avec les smartphones est très limitée.

D'ailleurs, sur ce dernier point, Bouygues part avec un grand avantage puisque l'iPhone 5 d'Apple n'est compatible qu'avec la bande de fréquences 1800 MHz pour la 4G, c'est-à-dire celle utilisée par l'opérateur.

En revanche, cet avantage a un prix puisque Bouygues devrait payer à peu près six fois plus cher à l'Etat qu'auparavant, soit 60 millions d'euros par an, selon le projet de décret dévoilé le 25 février dernier, contre 13 millions précédemment.

Les autres opérateurs, qui sont également autorisés par le régulateur à demander les mêmes droits de conversion que Bouygues, ont investi en moyenne 250 millions d'euros chacuns en 2010 pour acheter des fréquences 4G sur la bande 2600 MHz. En outre, leurs bandes 1800 MHz est déjà occupée, concernant Orange elle sert à héberger le trafic de Free Mobile.

D'ailleurs, ce dernier tire son épingle du jeu. En effet, Iliad, qui ne dispose pas de fréquences 1800 MHz, pourra s'il le demande, se voir attribuer les fréquences disponibles dans cette bande, en application du rééquilibrage de l'accès au spectre.