PARIS--(Dow Jones)--Les créanciers privés de la Grèce se réunissent à Paris mercredi afin de "déterminer la marche à suivre" dans les négociations visant à restructurer la dette grecque, selon une personne proche du dossier.

Le comité regroupant les créanciers privés de la Grèce - présidé par Charles Dallara de l'Institut de la Finance internationale (IIF) et par Jean Lemierre, conseiller du président de BNP Paribas (BNP.FR) - se réunit à Paris dans le but de faire progresser les négociations engagées avec la Grèce sur la réduction de sa dette.

"Clairement, c'est une réunion vraiment importante qui examinera les derniers développements et qui déterminera la marche à suivre", a déclaré la personne proche du dossier.

Cette réunion intervient à la veille du retour prévu de Charles Dallara à Athènes, où doivent reprendre jeudi les discussions sur la restructuration de la dette grecque, selon le porte-parole du gouvernement grec Pantélis Kapsis.

"L'objectif est de terminer les discussions, cette semaine si possible", a expliqué le porte-parole, en ajoutant que les négociations en étaient à un "stade délicat".

Charles Dallara a déclaré mardi que le temps pressait pour finaliser l'accord sur la restructuration de la dette grecque, qui devait comporter une décote de 50% pour les créanciers privés. Il a ajouté que le coupon et d'autres points "d'ordre juridique" empêchaient encore de parvenir à un accord.

Les discussions entre les créanciers et le gouvernement grec n'ont pas abouti la semaine dernière, suspendant le déblocage au profit de la Grèce de fonds supplémentaires provenant de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI). Ces capitaux sont cruciaux pour éviter un défaut de la Grèce.

La restructuration des 200 milliards d'euros de titres de dette détenus par les créanciers privés doit prendre la forme d'un échange d'obligations. La valeur faciale des nouveaux emprunts devrait représenter la moitié de celle des titres existants. Le désaccord porte essentiellement sur le coupon des nouveaux titres obligataires.

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a indiqué lundi que les banques devraient accepter un taux d'intérêt moyen de moins de 4%, tandis que les représentants des créanciers privés ont déclaré à Dow Jones Newswires qu'un coupon d'un peu plus de 4% était le minimum qu'ils jugeaient acceptable.

Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, a de son côté indiqué mercredi lors d'une conférence à Paris que plus le secteur privé participerait au plan d'aide à la Grèce, moins les Etats devraient apporter de fonds.

"Si le niveau de la dette grecque n'est pas suffisamment renégocié" par les créanciers privés, "les créanciers publics [...] devront aussi participer à l'effort financier", a-t-elle prévenu.

-Grainne McCarthy, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 55; grainne.mccarthy@dowjones.com

(Gabriele Parussini, Stelios Bouras et Alkman Granitsas ont contribué à cet article)