Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A a baissé de 18.700 en France en décembre, sa première baisse depuis juin, selon les chiffres publiés mercredi par le ministère de l'Emploi et Pôle Emploi.

Avant même la publication des chiffres, le gouvernement a salué ce résultat dans lequel il voit la confirmation du bien-fondé des mesures prises face à la crise économique.

"Nous sommes parvenus progressivement à inverser la tendance et nous commençons à pouvoir espérer à voir des mois où nous allons faire reculer le chômage", s'est réjoui le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A (qui n'ont pas travaillé et cherchent tout type d'emploi) en métropole a ainsi baissé de 0,7% à 2.611.700.

Sur un an, la hausse ressort à 18,5% (+407.200 personnes).

"Les évolutions du nombre de demandeurs d'emploi mesurées d'un mois sur l'autre pourront encore être erratiques en 2010", a renchéri la ministre de l'Economie Christine Lagarde dans un communiqué après la publication des chiffres de décembre.

Pour la première fois depuis le mois de juin, les Français étaient d'ailleurs plus nombreux en janvier à anticiper une augmentation du chômage dans les mois à venir, selon l'enquête mensuelle de conjoncture publié mercredi par l'Insee.

Mais cette enquête a été réalisée du 4 au 19 janvier, soit avant les premières déclarations gouvernementales sur l'amélioration de la tendance de l'emploi.

POURSUITE DES DESTRUCTIONS D'EMPLOI

"Les Français continuent d'avoir la hantise du chômage, malgré les dernières déclarations rassurantes du président de la République", observe Alexander Law, économiste au cabinet d'études Xerfi, en référence aux propos tenus lundi par Nicolas Sarkozy sur TF1 annonçant un recul du chômage dans "les semaines et les mois qui viennent".

Les économistes s'attendent à une poursuite des destructions d'emploi tout au long du premier semestre dans un environnement de croissance molle.

"La tendance au reflux du chômage devrait se poursuivre dans les mois à venir", anticipe Frédérique Cerisier, économiste à la banque BNP Paribas.

"Selon les données harmonisées d'Eurostat, le taux de chômage (France entière) s'est établi à 10% en novembre 2009, en hausse de 1,7 point par rapport à novembre 2008, mais de seulement 0,1 point par rapport au mois précédent", ajoute-t-elle. "Les destructions de postes devraient ralentir début 2010, permettant effectivement une augmentation beaucoup moins rapide du taux de chômage."

Le Parti socialiste a dénoncé dans un communiqué "l'autosatisfaction surprenante du gouvernement et du président de la République", sur le chômage soulignant qu'"en réalité, en décembre, on dénombre une augmentation de +8.600 demandeurs d'emploi pour les catégories A, B et C".

Si l'on prend en compte les personnes ayant exercé une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi a en effet progressé de 0,2% (+8.600) à 3.823.600 en métropole, selon les données du ministère de l'Emploi et de Pôle Emploi. Sur un an, la hausse est alors de 18,2% (+587.800 personnes).

En incluant les départements d'Outre-mer, le nombre de demandeurs d'emploi s'établi à 4.060.200 fin décembre.

Le Parti socialiste fait par ailleurs état d'un million de chômeurs qui devraient arriver en fin de droits en 2010 et fustige l'exécutif qui "refuse de leur donner tout aide supplémentaire".

Jean-Baptiste Vey et Marc Joanny, édité par Yves Clarisse