par Juliette Rouillon

"En termes de synergies, on devrait pouvoir alléger nos coûts d'environ 10% et on compte sur un PNB complémentaire de 10% par an, soit 30% sur les trois prochaines années, sans parler de l'effet crise", a-t-il dit dans un entretien téléphonique.

Bien que cette fusion n'ait pas été motivée par la crise financière, Portzamparc vise "à faire baisser ses charges fixes, qui représentent 60 à 70% de ses coûts, "afin de ne pas être trop fragile, même en cas de baisse du marché", a-t-il précisé.

Soulignant que le deuxième semestre 2008 avait été "dur" pour tous les acteurs de la Bourse, le P-DG de Portzamparc a indiqué avoir subi une baisse de 14% de ses revenus provenant de sa clientèle privée et de 25% de ceux provenant de sa clientèle d'entreprises (entrées et sorties de Bourse notamment).

LA FAMILLE CONSERVE UN QUART DU CAPITAL

"Une bonne résistance donc" à la crise, a-t-il estimé.

Portzamparc, basée à Nantes et spécialiste des valeurs moyennes, a annoncé mardi un accord au terme duquel B Capital a pris le contrôle du groupe, avec 51% du capital, alors que Banque populaire Atlantique, son partenaire de référence avec 65% du capital depuis 20 ans, a ramené sa participation à 23,6%, le groupe familiale Portzamparc conservant 25,4% du capital.

L'intermédiaire, qui veut ainsi enrichir son offre à la clientèle privée, développer sa clientèle institutionnelle et d'entreprises et renforcer son pôle de gestion d'actifs, conserve son partenariat avec la Banque populaire Atlantique.

Ce changement d'actionnariat, en préparation depuis un an, n'a pas été motivé par la crise financière, mais par la volonté de casser son image de société de Bourse régionale et de trouver des synergies dans des métiers où les coûts vont croissant.

"Il y a 20 ans, quand je me suis rapproché de la Banque populaire Atlantique, nous travaillions sur un marché régional. La Bourse de Nantes existait encore", a-t-il rappelé.

"Pour moi, l'idée était de rendre la structure du capital cohérente avec l'évolution de nos métiers et de trouver des synergies industrielles, notamment dans le 'back office'."

Portzamparc aura ainsi accès aux solutions de "back office" de BNP Paribas pour faire face aux contraintes réglementaires croissantes exigées par les autorités de marchés, a-t-il dit.

La nouvelle entité, effective au 1er février, emploie 200 personnes, dont 90 de Portzamparc et 110 de B Capital, avec sept agences, dont quatre à Nantes, Paris, Lille et Marseille de Portzamparc et trois à Paris, Lyon et Marseille de B Capital.

Les encours totalisent 4,8 milliards d'euros, dont 800 millions de Portzamparc, avec un PNB 2008 d'environ 30,8 millions, dont 8,8 millions provenant du groupe Portzamparc.

Aucune fermeture d'agence n'est prévue, celle de Lille devant au contraire être réactivée suite à cette fusion.

Edité par Jean-Michel Bélot