C'est l'analyse faite par le Comité de la politique monétaire qui, lors de sa dernière réunion du 17 mars, n'a pas dévié de sa ligne accommodante : maintien du taux objectif des fonds fédéraux au voisinage de zéro, poursuite au rythme de USD 120 milliards par mois des rachats nets de titres du Trésor (pour une part de USD 80 milliards) et d'Agences (pour une part de USD 40 milliards). L'expansion du bilan de la Fed, qui dépasse celle du déficit fédéral et atteint USD 3 500 milliards ou 16,5 points de PIB depuis le début de la pandémie, va donc se poursuivre.

Face aux risques d'excès, les autorités américaines ont commencé à étoffer leur dispositif de surveillance ; mais pour prévenir le risque de rechute, elles maintiennent les perfusions. Une ligne de crête étroite.

Une telle prodigalité n'est évidemment pas sans effet sur les marchés, puisque les trillions de dollars créés en contrepartie des rachats de la Fed on fait l'objet d'un vaste recyclage, dans l'immobilier, les infrastructures, les crypto-monnaies, en Bourse, etc. A partir du 23 mars 2020, date précise d'ouverture en grand des vannes monétaires, les prix d'actifs se sont mis à monter, parfois de manière vertigineuse. Ceux des valeurs technologiques cotées au Nasdaq ont, par exemple, été multipliés par deux, ce qui ne s'était plus vu depuis le début des années 2000 et l'euphorie associée au développement d'Internet. Le cours du Bitcoin, qui dépassait 60 000 dollars au moment d'écrire ces lignes, a, quant à lui, été multiplié par dix. Face aux risques d'excès, les autorités américaines ont commencé à étoffer leur dispositif de surveillance ; mais pour prévenir le risque de rechute, elles maintiennent les perfusions. Une ligne de crête étroite.

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