Selon le quotidien, qui ne cite pas de source, l'ACP devrait demander aux dirigeants des grandes banques - dont BNP Paribas, le Crédit agricole, la Société générale et le groupe BPCE - de relever à 70% voire 75% leur taux de provisionnement de la dette grecque, contre 60% jusqu'à présent.

L'ACP veut ainsi "prémunir le secteur bancaire français, très exposé à la Grèce, contre le risque d'un abandon de créances massif sur ce pays, voire, dans une hypothèse extrême, contre un défaut de paiement", écrit Le Monde.

Une porte-parole de l'ACP n'a pas souhaité faire de commentaire et les représentants de Société générale, BNP Paribas, Crédit agricole et BPCE étaient soit injoignables, soit n'avaient pas de commentaire immédiat à l'article du Monde.

Pour Pierre Flabbée, analyste financier chez Kepler, si l'information du journal se confirme, cela signifierait simplement que l'ACP prend acte des négociations en cours sur la dette grecque.

"Pour l'instant nous sommes sur une base d'un haircut (décote) de 50%, ce qui donne un provisionnement de 60%. Passer à 75% ou 80% refléterait en fait le prix auquel se traite la dette grecque sur le marché", dit-il.

"L'impact est quand même significatif pour les banques les plus exposées, cela pourrait coûter plusieurs centaines de millions d'euros à BNP Paribas par exemple", note l'analyste, qui ajoute qu'une hausse des provisions pourrait avoir un impact sur la décision de la banque de verser ou non un dividende.

Les discussions entre la Grèce et ses créanciers privés ont été suspendues vendredi dernier, achoppant sur la question du paiement des intérêts qu'Athènes doit proposer sur ses nouvelles obligations, suscitant la crainte d'un défaut désordonné de la Grèce.

Les négociations ont repris mercredi, un responsable grec le déclarant que toutes les conditions pour un échange de dette, y compris la question du taux de coupon, étaient discutées.

Jean-Michel Bélot, Jean-Baptiste Vey et Julien Ponthus, édité par Dominique Rodriguez