Les propos de Christine Lagarde, appelant au nom du Fonds monétaire international les créanciers publics à participer à la restructuration de la dette de la Grèce si la décote en cours de négociation avec les créanciers privés ne suffit pas à rétablir ses finances publiques, ont aiguisé ces craintes.

Malgré la poursuite des discussions, avec le retour prévu du directeur général de l'Institut de la finance internationale (Ifi) Charles Dallara à Athènes jeudi, les investisseurs, qui espéraient une issue rapide, redoutent maintenant un enlisement.

"On était bien partis pour un accord rapide et cela ne se fait pas, alors que les créanciers privés semblent être arrivés au bout des concessions qu'ils sont prêts à faire", dit Alain Dupuis, gérant du fonds Oddo European Banks chez Oddo AM.

"Il y a donc une fenêtre qui se referme et on assiste à quelques prises de bénéfices", conclut-il, ajoutant que pour lui, cette correction des valeurs bancaires pourrait être une opportunité de se renforcer sur certaines valeurs du secteur.

L'indice des banques recule de 0,87% à 14h30, l'une des deux plus fortes baisses sectorielles en Europe, alors que le rendement des obligations italiennes à 10 ans est passé à 6,3%, contre 6,18% la veille au soir.

A Paris, Société générale perd 3,11% à 20,90 euros, Crédit agricole 1,64% à 4,9220 euros et BNP Paribas 0,79% à 35,110 euros, alors que le CAC 40 cède 0,45%.

"Ce qui pèse sur les valeurs bancaires, c'est le fait que les négociations sur la dette grecque n'aient pas débouché (...) En évoquant la possibilité de faire payer la Banque centrale européenne, et non plus seulement les créanciers privés, on prend acte de l'étendue du désastre pour la Grèce", commente Pierre Flabbée, analyste bancaire chez Kepler.

Alain Dupuis souligne que l'abaissement par Standard & Poor's de ses notes sur Socgen et de Crédit agricole lundi soir pèsent également sur les valeurs.

De plus, UBS est passé d'achat à "neutre" sur BNP, jugeant que la contraction du crédit et la réduction des bilans bancaires attendues liées à la crise, ne sont pas encore intégrés dans les cours.

Juliette Rouillon, édité par Matthieu Protard