29 janvier (Reuters) - Les premières déclarations et initiatives du nouveau gouvernement grec emmené par Alexis Tsipras ont confirmé sa détermination à alléger le fardeau de la dette et à réorienter complètement la politique économique du pays.

L'alliance passée par le parti de la gauche radicale Syriza avec le parti de droite souverainiste Anel, qui n'a comme point commun avec lui que le rejet de l'austérité et la volonté de restructurer la dette, augure de négociations tendues entre Athènes et ses créanciers internationaux réunis au sein de la troïka (Commission, Fonds monétaire internationale et BCE).

Voici les principales dates du calendrier politique et européen du nouveau gouvernement :

30 janvier. Le président néerlandais de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem se rend à Athènes pour y rencontrer Alexis Tsipras et son ministre des Finances, Yanis Varoufakis au lendemain d'une visite du président du Parlement européen Martin Schulz, qui s'est dit encouragé par la teneur de ses échanges avec le Premier ministre grec.

4 février. La Banque centrale européenne (BCE) doit se prononcer sur le prolongement pour deux semaines supplémentaires de la ligne de fourniture de liquidités d'urgence (FLU ou ELA) accordée aux banques grecques confrontées à des retraits massifs de dépôts depuis la fin de l'année dernière.

Bien avant la restructuration de sa dette, la première contrainte du gouvernement grec est celle de la liquidité.

Privé d'accès aux marchés de capitaux, il n'a pas les moyens de financer des dépenses supplémentaires ni de refinancer sa dette.

Sa contrainte de liquidité est donc étroitement liée aux contraintes de financement du secteur bancaire grec. Hormis l'aide internationale, la seule source de financement extérieur provient de la capacité d'absorption du papier grec par le secteur bancaire national. Cette dernière est elle-même fonction de l'accès des banques grecques aux opérations habituelles de refinancement de la BCE ou, exceptionnellement, aux opérations FLU/ELA.

L'accès des banques grecques au refinancement de la BCE est conditionné au maintien du pays sous programme d'aide de l'UE et du FMI. Une rupture des relations avec les créanciers internationaux entraînerait rapidement un assèchement des liquidités en euros dans l'économie qui risquerait de la replonger en récession. Privé de ressources, l'Etat grec serait mis en défaut vis-à-vis de ses créanciers extérieurs mais aussi vi-à-vis des fonctionnaires et des retraités, faute de ressources suffisantes.

5 février. Première session du nouveau Parlement grec.

6 février. Premier tour de l'élection présidentielle. C'est l'échec du précédent gouvernement à cet exercice qui avait provoqué la dissolution de l'Assemblée et les élections législatives anticipées.

Le gouvernement Syriza-Anel pouvant compter sur au moins 162 députés (149 pour Syriza et 13 pour ANEL), le nouvel exécutif devrait être opérationnel au plus tard après le deuxième tour.

Le gouvernement grec doit refinancer 1 milliard d'euros de Bons du Trésor. La contrainte de liquidité fait que la priorité du gouvernement grec sera d'obtenir le déblocage des tranches d'aide en supens. Un tranche de 1,8 milliard du FESF et une de 3,5 milliards du FMI ont été retenues. A cela s'ajoutent 1,9 milliard provenant de la BCE au titre des profits réalisés sur son portefeuille de dette grecque. Au total, ce sont 7,2 milliards d'euros de financement qui permettraient à Athènes de faire face à ses échéances à court terme sans le concours du secteur bancaire.

10 février. Tsipras annonce son programme de gouvernement.

11 février. Date butoir pour le vote de confiance au Parlement grec, qui doit intervenir dans les 15 jours de la formation du gouvernement.

12 février. Conseil européen à Bruxelles

Deuxième tour de la présidentielle grecque qui devrait permettre au nouvel exécutif d'être opérationnel?

16 février. Réunion de l'Eurogroupe. L'extension du programme d'aide octroyée fin décembre par les bailleurs de fonds internationaux se terminant le 28 février, un nouveau délai semble nécessaire. Il doit être demandé par le gouvernement grec et sera vraisemblablement examiné lors de cette réunion de l'Eurogroupe. Faute d'extension du programme, les banques grecques n'auraient plus accès aux opérations de refinancement de la BCE.

18 février. Troisième tour de l'élection présidentielle si nécessaire.

28 février. Expiration de l'extension du programme d'aide.

5 mars. Réunion du conseil des gouverneurs de la BCE à Chypre.

9 mars. Réunion de l'Eurogroupe.

Mi-mars. Athènes doit faire face au remboursement d'environ 4,5 milliards d'euros dus au Fond monétaire international. Au total environ 9 milliards d'euros de prêts doivent être remboursés au FMI en 2015.

13 mars. Publication par l'agence de notation Standard & Poor's de sa revue de la note souveraine de la Grèce. S&P a annoncé mercredi avoir placé la note de la Grèce sous surveillance, avec implication négative.

27 mars. Possible publication par Moody's de sa revue de la note souveraine grecque.

11 mai. Réunion de l'Eurogroupe.

15 mai. Revue par Fitch de la note souveraine. L'agence de notation a averti jeudi d'un risque de déclassement en cas d'échec des négociations avec les créanciers internationaux.

18 juin. Réunion de l'Eurogroupe.

25 juin. Conseil européen.

20 juillet. Arrivée à échéance de 3,5 milliards d'euros d'obligations détenues par la BCE.

29 août. Arrivée à échéance de 3,2 milliards d'euros d'obligations détenues par la BCE.

Sources :

*Greece : Potential tipping and breaking points. Investment Research. Axa Investment Managers.

*Grèce: et maintenant ? Flash recherche. BNP Paribas (Marc Joanny, édité par Yves Clarisse)