par Alexandre Boksenbaum-Granier

Sur l'année, BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole affichaient à la clôture mardi des pertes comprises entre 12,75% et 21,83%, cependant que Natixis recule de seulement 0,73%, soutenu notamment par son entrée en septembre dans l'indice CAC 40.

La franco-belge Dexia fait figure de mauvais élève avec une chute de plus de 39%.

Les bancaires ont pesé sur l'indice phare de la place parisienne. Constitué à 12,3% par des valeurs bancaires (6,61% pour la seule BNP Paribas), le CAC 40 accuse un repli de près de 2%.

La contre-performance du secteur bancaire s'explique en grande partie par les préoccupations liées à la situation financière des Etats périphériques de la zone euro, alimentées par la crise de la dette grecque en mars puis celle de l'Irlande en novembre, et les investisseurs s'inquiètent maintenant des finances publiques portugaises, espagnoles et italiennes.

"RESTER VIGILANT"

Les craintes d'un durcissement de la régulation financière ont également pesé, et ce dès le début 2010 alors que le Comité de Bâle a publié mi-décembre le texte définitif de l'ensemble des nouvelles règles "Bâle III" sur les fonds propres des banques, qui devront être triplés pour permettre de résister à de nouveaux chocs financiers.

Les résultats annuels de l'exercice 2009 bien accueillis par le marché en février, de même que les conclusions des tests de résistance ("stress tests") subis par les banques européennes et publiés en juillet n'auront donc pas permis de compenser les inquiétudes du marché sur le secteur financier.

Ces différents éléments ont largement contribué à la très forte volatilité observée cette année pour les valeurs bancaires. L'amplitude du cours de BNP Paribas a été de 44% et celle du cours de Dexia a même atteint 84%, contre 22% pour le CAC 40.

Tout en soulignant une amélioration pour le secteur, les gérants préfèrent être prudents pour 2011.

"Le secteur financier va encore rester convalescent un certain nombre de mois (...) On observe une normalisation dans l'immobilier et le crédit même si cela prendra du temps. En revanche, le surendettement des Etats se retrouve dans les bilans bancaires", prévient Franck Nicolas, directeur allocation globale chez Natixis AM.

"Attention qu'il n'y ait pas une nouvelle vague de provisionnements", ajoute-t-il, précisant qu'en dehors du problème de la crise souveraine, le secteur financier est en voie de normalisation et d'assainissement des bilans, "même s'il faut toutefois rester vigilant".

Une prudence que l'on retrouve dans les valorisations des banques avec des PE (cours sur bénéfices) compris entre 4 (Natixis) et 11 (Crédit agricole), selon des données Thomson Reuters, tandis que leur capitalisation boursière reste nettement inférieure à leurs fonds propres (près de moitié moins pour Crédit Agricole et Dexia).

Edité par Dominique Rodriguez