30 juin (Reuters) - La contraction d'une ampleur inattendue de l'économie américaine au premier trimestre pèsera sur les performances de l'ensemble de l'année, qui peineront à égaler celle pourtant décevante d'une croissance de 1,9% de l'année 2013.

Les indicateurs avancés d'activité annoncent toutefois un net rebond de l'activité au second semestre, qui pourrait laisser la Fed en arrière de la main alors que certains "faucons" de son comité de politique monétaire réclament de plus en plus ouvertement une remontée rapide des taux directeurs et une reprise des liquidités excédentaires.

Graphique de l'évolution comparée de la croissance du PIB et des indicateurs avancés (PMI et ISM composite) d'activité aux Etats-Unis :

http://bit.ly/1pPE4mz

La situation actuelle n'est pas sans rappeler celle de la première moitié de 2011, où l'activité économique était ressortie nettement en deçà des attentes, avec une croissance quasi nulle en dépit d'indices ISM des directeurs d'achat proches de 60, soit bien au-dessus du seuil de 50 qui délimite les phases de contraction et d'expansion, rappellent les économistes de BNP Paribas.

Les prévisions de croissance pour l'ensemble de l'année avaient été revues en nette baisse en juillet 2011, tout comme une croissance de 2,8% à 3,0% qui était encore la fourchette retenue par la Fed en mars apparaît aujourd'hui hors de portée.

La croissance du PIB avait toutefois nettement accéléré au second semestre en dépit de l'impasse sur le plafond de la dette et de la dégradation de la dette souveraine par Standard & Poor's.

Une forte divergence entre la trajectoire des indicateurs avancés et celle du PIB semble appeler un rattrapage de ce dernier même en tenant compte de vents contraires.

Mais une croissance américaine retrouvant un rythme de l'ordre de 3% en rythme annuel est peu compatible avec une remontée très progressive des taux d'intérêt à long terme, préviennent les stratégistes d'Aurel BGC.

"Face à un potentiel de révision à la hausse des projections de croissance, il faut aussi anticiper un rebond des taux longs ; un scénario qui n'est pas forcément le plus positif pour Wall Street."

A moins qu'au-delà des effets saisonniers liés à un hiver particulièrement rigoureux, la reprise historiquement faible ne se confirme, entraînant une normalisation des indicateurs avancés qui ne serait pas non plus le meilleur des scénarios pour Wall Street.

Sources :

* Equity Strategy. JP Morgan Cazeneuve. 30 juin 2014

* USA : How strong the rebound after the Q1 contraction ? Global Economics. Exane BNP Paribas. 30 juin 2014.

* Etats-Unis : consensus, le scénario qui ne peut pas se réaliser ? Point Mensuel. Recherche économique. Aurel BGC. (Marc Joanny, édité par Dominique Rodriguez)