Les mises en chantier de logements neufs ont chuté de 15,7% en 2008 à près de 369.000, selon les données publiées mardi par le ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables. Le gouvernement avait affiché un objectif de 500.000 logements neufs par an.

Près de 456.000 logements ont été autorisés à construire, un chiffre inférieur de 16,7% à celui de 2007 mais qui se situe à un niveau proche de celui constaté fin 2004, précise le ministère dans un communiqué.

Le recul est plus marqué pour les logements collectifs (-20,0%) que pour les logements individuels (-15,7%).

"Le nombre de programmes autorisés ayant fait l'objet d'une annulation a fortement augmenté l'année dernière", précise le ministère, avec près de 55.000 logements annulés en 2008 contre 37.400 en 2007 et 32.400 en 2006.

"La chute des mises en chantier devrait se poursuivre en 2009 bien que les 456.000 permis de construire peuvent laisser espérer une stabilisation", a estimé Dominique Barbet, économiste à la banque BNP Paribas.

"Une part importante de ces permis de construire ne se matérialisera pas", tempère-t-il toutefois en ajoutant que "dans un tel contexte les mesures en faveur du logement social seront sans doute parmi les plus efficaces des mesures de relance décidées par le gouvernement".

Les besoins en matière de logement restent par ailleurs importants avec chaque année 225.000 ménages supplémentaires à loger.

Le plan de relance comporte un programme de construction de 100.000 logements supplémentaires en 2009 et 2010 et les professionnels du secteur attendent beaucoup du doublement du prêt à taux zéro, auquel 80% des ménages peuvent prétendre pour l'acquisition de leur premier logement, uniquement dans le neuf.

"En revanche, peu de choses pourront être faites pour stabiliser le secteur de la construction non résidentielle", estime Dominique Barbet.

Le recul des permis de construire comme des mises en chantier est en effet encore plus marqué dans le secteur des locaux non résidentiels.

A fin décembre, les permis de construire de locaux chutent de 21,9% à 39.119.000 m2 sur un an et de 10,5% à 10.247.700 m2 sur trois mois. Pour les mises en chantier, le recul est de 18,8% sur un an à 33.704.500 m2 et de 19,5% sur trois mois à 7.810.200 m2.

La construction, en comprenant les travaux publics, représente environ 8% du produit intérieur brut de la France et a des effets d'entraînement importants dans les secteurs des matériaux et des services sans parler de sa contribution à l'emploi.

Marc Joanny, édité par Gilles Trequesser