Le résultat net du deuxième trimestre s'établit à 487 millions d'euros, en hausse de 28% par rapport à la même période en 2016, alors que le consensus Thomson Reuters I/B/E/S n'attendait en moyenne que 388 millions d'euros.

Ces chiffres intègrent les provisions liées à l'amende de 35 millions d'euros infligée par L'Autorité des marchés financiers pour manquements à des obligations professionnelles et pour laquelle la banque va faire appel.

La division Banque de grande clientèle, où sont logées les activités de courtage, a vu ses profits avant impôts bondir de 22%.

L'activité a progressé à la fois pour les produits obligataires (+13%) et pour les produits actions et dérivés (+33%), une performance à faire pâlir d'envie de nombreuses banques d'affaires de Londres à Wall Street.

Les activités obligataires, changes et matières premières ont en effet souffert ce trimestre au sein de nombreux établissements financiers, d'un environnement peu porteur comparé à l'intense volatilité liée au Brexit il y a un an.

Le pôle Epargne, qui comprend la gestion d'actifs et l'assurance, a vu aussi son activité progresser de 11% sur un an à 920 millions d'euros.

Au total les revenus de Natixis ont progressé de 9% pour s'établir à 2,41 milliards d'euros alors que le consensus Thomson Reuters I/B/E/S était de 2,23 milliards d'euros en moyenne.

LA BANQUE DE PROXIMITÉ RESTE SOUS PRESSION

"Ces résultats illustrent la réussite de notre stratégie Asset Light déclinée sur tous nos métiers", a commenté dans un communiqué le directeur général de Natixis Laurent Mignon.

La stratégie "asset light" consiste à développer des activités peu gourmandes en capital comme le conseil en fusions-acquisitions ou la gestion d'actifs.

Pour les analystes de Jeffries, l'action Natixis devrait réagir positivement en Bourse jeudi matin et la direction être confortée jusqu'à la journée investisseur du 20 novembre.

Les résultats de la maison-mère de Natixis, le groupe bancaire mutualiste BPCE, témoignent pour leur part des difficultés de la banque de détail, où la faiblesse des taux d'intérêts anesthésie le dynamisme des crédits immobiliers.

Le produit net bancaire du pôle banque de proximité, qui comprend notamment les réseaux Banques populaires et Caisses d'épargne progresse de 0,6% à 4,086 milliards d'euros et son résultat avant impôts s'effrite de 0,6% à 1,119 milliard.

"Il est probable que les revenus vont continuer à être sous pression en 2018 et peut être en 2019", a commenté lors d'une conférence téléphonique le président du directoire François Pérol.

La pression concurrentielle reste en outre vive en France où une foule de nouveaux entrants, comme les opérateurs télécoms Orange ou Altice se bousculent sur le marché bancaire et font craindre une guerre de prix similaire à celle qui a suivi l'arrivée de Free dans la téléphonie mobile.

Absent des marchés de la banque low-cost ou 100% en ligne, BPCE compte investir ce segment avec le lancement en 2017 de Fidor Bank, possible grâce à l'acquisition de cette fintech allemande il y a un an.

(Julien Ponthus et Maya Nikolaeva, édité par Matthieu Protard)

Valeurs citées dans l'article : BNP Paribas, Natixis