BNP Paribas (-3,26% à 54,08 euros) affiche la plus forte baisse de l'indice CAC 40, la possibilité que la banque se voie infliger une très lourde amende aux Etats-Unis éclipsant des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre. La banque française a averti que dans le cadre de l'enquête des autorités américaines sur des paiements en dollars impliquant des pays soumis à un embargo des Etats-Unis, elle pourrait avoir à payer une pénalité excédant « très significativement » la provision constituée, qui s'élève pourtant déjà à 1,1 milliard de dollars.

La justice fédérale américaine envisage de lancer des poursuites pénales à l'encontre de BNP Paribas dans ce dossier, affirme ce matin le New-York Times citant des sources proches du dossier. Reuters ajoute que les régulateurs réfléchiraient parallèlement à suspendre l'autorisation de la banque française d'effectuer des opérations de compensation à New York et à sanctionner certains collaborateurs à titre individuel.

Ces annonces ont relégué à l'arrière-plan, la hausse de 5,2% à 1,668 milliard d'euros du bénéfice net part du groupe de BNP Paribas au premier trimestre. Le produit net bancaire s'est, lui, élevé à 9,913 milliards, en baisse de 0,6%.

S'agissant de sa solidité financière, BNP Paribas a dévoilé un ratio de fonds propres durs de 10,6% selon Bâle 3 « plein », en hausse de 30 points de base sur le trimestre. Oddo fait remarquer qu'un doublement de l'amende aux Etats-Unis par rapport aux provisions représenterait un impact de 0,15% sur ce ratio. « Cela ne représenterait donc pas un risque pour la solvabilité du groupe », souligne l'analyste.