Contexte
Au troisième trimestre 2018, les performances des grandes banques d'investissement européennes ont été très contrastées. De bons résultats ont été affichés par la Société Générale, dont l'activité trading action a bondi de 19% sur un an. De même, Barclays, qui a gagné des parts de marché aux Etats-Unis pour le quatrième trimestre consécutif, et UBS, avec un résultat net trimestriel en hausse de 32% sur un an, s'en sont bien sorties. En revanche, les revenus " fixed income " (métiers de taux, change et matières premières) de BNP Paribas, Deutsche Bank et du Crédit Agricole ont chuté. Quant à Credit Suisse, ses objectifs annuels de revenus ne pourront être atteints. Plusieurs facteurs expliquent ces déconvenues, au rang desquels l'attentisme des investisseurs et la forte concurrence des banques américaines. De façon structurelle, cette activité est volatile, en comparaison avec celle de la banque de détail (agences et crédits immobiliers). De plus, cette activité affiche une insuffisance de rentabilité récurrente. La chasse aux coûts et à l'innovation est donc lancée, à travers un renouvellement des équipes.
Perspectives et Enjeux
Comme le soulignent les résultats du troisième trimestre, l'assurance constitue un axe de plus en plus fort de l'activité banque de détail des établissements français. Ainsi, l'assurance a représenté plus de 15% du résultat avant impôts du groupe BNP Paribas, pour une part dans le chiffre d'affaires limitée à 7%. Au sein du Crédit Agricole, leader de l'assurance-vie en France au côté de CNP, le chiffre d'affaires de l'assurance a bondi de 27% en un an (à 645 millions d'euros), pour un résultat avant impôts de 490 millions d'euros (en hausse de 38% sur un an). Face à un métier historique, l'octroi de crédit, qui dégage des marges de plus en plus limitées dans un environnement de taux bas, l'activité assurance est devenue essentielle aux établissements bancaires français. Les bancassureurs pèseraient même désormais 40% du marché de l'assurance en France.