Paris (awp/afp) - Un an après l'invasion de l'Ukraine, Toyota a annoncé vendredi qu'elle avait cédé son usine de Saint-Pétersbourg (ouest) à l'Etat russe, à l'image de Renault.

Le N°1 mondial de l'automobile a transféré son usine à l'entreprise publique NAMI, ou Institut russe de recherche et de développement des automobiles et des moteurs, à partir de vendredi, a indiqué la direction européenne du groupe dans un communiqué.

L'usine, qui représentait 6% de la production russe, était à l'arrêt depuis le mois de septembre 2022. Le montant de l'opération n'a pas été communiqué.

Les sanctions internationales prises dans la foulée du début de l'offensive russe en Ukraine, en février 2022, avaient mis fin à deux décennies d'investissements massifs effectués par les grands constructeurs automobiles mondiaux en Russie. Les pays occidentaux avaient notamment banni les exportations de pièces détachées vers la Russie, un problème important pour les branches logistiques du secteur.

Pour contourner ces difficultés, le gouvernement russe avait autorisé l'importation de grandes marques automobiles et de pièces détachées sans l'accord des détenteurs de la propriété intellectuelle.

Outre la fin des exportations de pièces détachées, notamment européennes, de nombreux producteurs ont tout simplement arrêté la vente de composants ou de voitures à la Russie, à l'instar d'Audi, Mazda, BMW, Mercedes ou Porsche.

Renault était le constructeur le plus exposé, en tant qu'actionnaire à 67% du géant automobile russe AvtoVAZ (marque Lada), avec des dizaines de milliers de salariés.

Deux mois après le début du conflit, le groupe français a cédé ses parts au NAMI, subissant une perte de 2,3 milliards d'euros. Il a gardé une option de rachat valable six ans. La Russie en a profité pour relancer la marque soviétique Moskvitch, sur des bases chinoises.

Le constructeur tchèque Skoda, filiale du géant allemand Volkswagen, a également indiqué mi-mars qu'il était sur le point de conclure un accord de vente de ses deux usines russes.

Le dernier constructeur international encore présent en Russie est le coréen Hyundai-Kia, deuxième acteur du marché, dont l'usine de Saint-Pétersbourg est à l'arrêt depuis un an.

afp/rp