Melbourne (awp/afp) - Le géant minier anglo-australien BHP a annoncé mardi un bénéfice sous-jacent en hausse de 16% à 6,0 milliards de dollars (5,28 milliards de francs suisses) au premier semestre. La performance a été portée par la hausse des cours du minerai de fer et par des exportations records de l'Etat d'Australie occidentale.

Le bénéfice net du plus grand producteur mondial de minerais a en revanche plongé de 20% à 3,9 milliards de dollars sur les six mois qui se sont achevés le 31 décembre. La faute principalement à des dépréciations d'actifs à hauteur de 1,6 milliard de dollars dans le secteur du charbon, au moment où l'entreprise se désengage du charbon thermique.

Le directeur général de BHP Mike Henry, qui s'était il y a un an inquiété d'une baisse de la demande en matières premières en raison de la pandémie, a expliqué que les bons résultats semestriels étaient dopés par la production record en Australie occidentale, et par la montée des cours.

"Nous avons réussi une performance presque sans précédent, dans le contexte de ces défis sans précédent", a-t-il dit en référence aux bouleversements générés par le coronavirus dans les circuits de livraison de BHP. Il a fait état de "perspectives excellentes pour nos matières premières du fait de la reprise qui s'amorce et de la croissance de l'économie mondiale, mais aussi de la transition énergétique".

Les actionnaires recevront un dividende record de 1,01 dollar par action, en hausse de 55% par rapport au trimestre précédent. Le groupe a également fait état d'une période compliquée pour le charbon à coke en raison de la chute des prix, d'exportations en berne du fait de conditions météo difficiles, au moment où les tensions avec la Chine pèsent sur l'activité charbon du groupe.

"Cela dit, nous continuons de vendre tout ce que nous produisons, et parvenons à rediriger le charbon qui partait normalement en Chine", a déclaré le directeur financier du groupe David Lamont. "Nous ne pouvons être sûrs de la façon dont la situation va tourner, mais nous continuons de penser que les aciéries chinoises continueront d'avoir besoin de charbons de haute qualité pour atteindre leurs objectifs en terme d'efficacité et d'environnement."

Le charbon à coke est principalement utilisé pour fabriquer de l'acier et n'a pas été la cible majeure des efforts visant à réduire la pollution et les effets du changement climatique. Les relations entre la Chine et l'Australie, déjà tendues sur toute une série de dossiers, se sont encore envenimées l'an passé quand le Premier ministre Scott Morrison a appuyé les demandes américaines d'enquête sur l'épidémie de coronavirus apparue en Chine.

Plusieurs publications spécialisées avaient rapporté l'an passé que des aciéries et des fournisseurs d'énergie chinois contrôlés par l'Etat avaient reçu des autorités la "consigne verbale" de ne plus acheter le charbon australien.

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