Francfort (awp/afp) - Le géant allemand de la pharmacie et de l'agrochimie Bayer, qui accumule les problèmes depuis le rachat de Monsanto, a fait état mardi d'un bénéfice net de 2 milliards d'euros au premier trimestre. Atteignant 8% sur un an, le repli du profit net reflète le ralentissement des activités dans l'agrochimie et les médicaments sans ordonnance.

Le bénéfice opérationnel (Ebitda) avant éléments exceptionnels, qui sert d'étalon de la performance pour le groupe de Leverkusen, a de son côté reculé de 1,3% à 4,4 milliards d'euros (4,27 milliards de francs suisses). Il déjoue cependant les attentes des analystes sondés par Factset, qui tablaient sur un chiffre en plus forte baisse, à 4,1 milliards d'euros. Les ventes globales ajustées des effets de change et de portefeuille ont reculé de 0,6%, à 13,8 milliards d'euros, en deçà des 14,1 milliards attendus par les analystes.

La division des médicaments vendus sur ordonnance "a enregistré des gains de croissance et de rentabilité", ses ventes progressant de 3,9% sur un an, quand la division agrochimie, en recul de 3% sur un an, a "surperformé dans un marché difficile", a déclaré dans un communiqué Bill Anderson, le patron américain qui dirige depuis juin dernier ce fleuron mal en point de l'industrie allemande. La branche des médicaments vendus sans ordonnance a elle vu ses recettes baisser de 1,8% sur un an.

Bayer a confirmé mardi viser un chiffre d'affaires "à peu près stable" en 2024. Sur la base des taux de change à fin mars, ses attentes en termes de résultat opérationnel (EBITDA) avant éléments exceptionnels se situent dorénavant dans une fourchette entre 10,2 milliards et 10,8 milliards d'euros, contre 10,4 à 11,0 milliards d'euros précédemment.

Le groupe se débat encore avec quantité de procès aux Etats-Unis liés aux effets cancérigènes présumés de l'herbicide produit par Monsanto, racheté en 2018 pour 60 milliards de dollars. Bayer se donne trois ans pour regonfler son "pipeline" pharmaceutique vieillissant, réduire le poids des litiges juridiques et dégonfler sa dette nette, qui s'élevait à plus de 34 milliards d'euros fin 2023.

afp/vj