par Joe Rauch

Au titre du quatrième trimestre, la première banque américaine affiche une perte nette de 1,57 milliard de dollars, soit 16 cents par action, contre une perte de 5,2 milliards ou 60 cents par action un an plus tôt.

Les résultats de l'an dernier comprenaient une charge de 4 milliards de dollars relative au plan Tarp (Troubled Asset Relief Program).

Bank of America a toujours des problèmes avec Countrywide près de trois ans après avoir acheté le numéro un américain du credit subprime.

Au titre du quatrième trimestre, Bank of America affiche une dépréciation de valeur de deux milliards de dollars sur son activité de crédit immobilier et une provision de 4,1 milliards de dollars pour d'éventuels rachats à venir de crédits immobiliers.

Hors dépréciation de l'activité de crédit immobilier, Bank of America dégage un bénéfice de 756 millions de dollars, soit 4 cents par action. Les analystes attendaient 14 cents, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Si les coûts du crédit de la banque continuent à diminuer - les prêts non performants ont reculé de 8,6% sur un an à 32,6 milliards de dollars au quatrième trimestre -, le produit net bancaire continue de baisser, soit de 11% à 22,7 milliards de dollars. Il s'agit de son troisième trimestre de baisse.

Malgré la baisse du PNB, la banque affiche une croissance des prêts de 0,7% par rapport au troisième trimestre, à 940 milliards de dollars.

ACTIVITE MARCHES RENTABLE

La nouvelle perte de BoFA souligne les résultats mitigés des deux paris de l'ancien directeur général de la banque Kenneth Lewis, en pleine crise financière de 2008: l'achat de Countrywide Financial, géant du crédit hypothécaire, et de Merrill Lynch, plus positif.

En revanche, l'activité de Bank of America sur les marchés, qui comprend notamment les anciennes activités de banque d'affaires de Merrill Lynch et la gestion de patrimoine, affiche un bénéfice de 1,06 milliard de dollars au quatrième trimestre.

"L'an dernier a été une année de nécessaire reconstruction" a commenté le directeur général de BoFa Brian Moynihan, dans un communiqué. "Nos résultats reflètent les progrès réalisés dans la mise au rebut de ce dont nous avons hérité - surtout dans le crédit immobilier."

Dans les premiers échanges, l'action Bank of America était en baisse mais une heure après l'ouverture, elle était inchangée à 14,54 dollars.

"Countrywide continue à les affecter et continuera de le faire. C'est comme quand on arrache une dent. On ne se sent bien que quand c'est fini", commente Matt McCormick, gérant de portefeuille chez Bahl & Gaynor Investment Counsel à Cincinnati.

Brian Moynihan essaie de redresser le groupe qui avait été pris d'une frénésie d'acquisitions sous la houlette de Ken Lewis. Brian Moynihan est un ancien dirigeant de FleetBoston, une banque rachetée par BofA en 2003.

La branche la plus rentable de BofA au quatrième trimestre, les cartes de crédit, a été construite essentiellement par l'achat du géant des cartes de crédit basé dans le Delaware MBNA Corp en 2005, pour 35 milliards de dollars.

Au troisième trimestre, la banque avait fait état d'une dépréciation de 10 milliards de dollars dans ses cartes de crédit après l'approbation par le Congrès des Etats-Unis de la loi de réforme financière qui prévoit une baisse des cotisations perçues par les banques sur les cartes de certains clients.

Danielle Rouquié pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat