Milan (awp/afp) - Les engagements pris par ArcelorMittal avec le précédent gouvernement de centre-gauche pour la reprise du groupe sidérurgique italien Ilva ne sont pas suffisants, a jugé lundi le nouveau ministre du Développement économique, Luigi Di Maio.

"D'ArcelorMittal, nous attendons des propositions nettement améliorées", a-t-il affirmé après avoir rencontré des représentants du géant mondial.

"D'une première rencontre, sur le plan environnemental, il y a des (propositions nouvelles) pas enthousiasmantes, et concernant l'emploi, il y a tout à voir: les chiffres restes les mêmes", a ajouté M. Di Maio, en précisant avoir donné mandat aux administrateurs d'Ilva d'engager une "discussion technique sur les nouvelles propositions".

ArcelorMittal, à la tête d'un consortium composé également de la Caisse italienne des dépôts (CDP) et de la banque Intesa Sanpaolo, a obtenu début mai le feu vert européen pour le rachat de l'aciériste italien, en contrepartie de la vente d'actifs.

Le géant mondial prévoit de reprendre 10.000 des 14.000 salariés (qui deviendront 8.500 en 2023), tandis que 2.500 doivent rester sous la responsabilité de l'administration extraordinaire de la vieille Ilva au moins jusqu'en 2023, pour des travaux liés à l'environnement.

Les syndicats réclament une garantie pour tous les travailleurs et le nouveau gouvernement, formé du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et de la Ligue (extrême droite), a rouvert les discussions, entendant obtenir de nouvelles concessions d'ArcelorMittal, sur l'emploi et l'environnement.

La prise de contrôle d'Ilva par le géant mondial, prévue initialement pour le 1er juillet, a ainsi été repoussée à mi-septembre.

Le principal site d'Ilva est celui de Tarente(sud), particulièrement pollué.

ArcelorMittal, qui doit acquérir Ilva pour 1,8 milliard d'euros, s'est engagé à investir 2,3 milliards d'euros pour moderniser les usines et accélérer la dépollution de Tarente.

"J'ai dit clairement au début de mon mandat que mes objectifs sont au nombre de deux: le niveau de l'emploi et le fait que les citoyens de Tarente puissent de nouveau respirer", a souligné M. Di Maio.

"L'amélioration de la proposition sur l'emploi est l'une des conditions pour faire repartir les négociations", a-t-il insisté.

"Je ne menace personne", a-t-il néanmoins clarifié, estimant que "ce ne serait pas correct" après cette "rencontre cordiale".

afp/rp