Paris (awp/afp) - Les signes du fléchissement du marché de l'emploi américain vendredi confortaient les investisseurs dans leur espoir d'une politique de la Banque centrale américaine plus souple à l'avenir, faisant baisser les taux et monter les actions.

Les indices américains ont ouvert en hausse: vers 13H35 GMT le Nasdaq prenait 0,60%, le Dow Jones 0,45% et le S&P 500 0,63%, tous les trois se dirigeant vers leur meilleur semaine depuis un an.

En Europe, les places boursières sont reparties de l'avant après les chiffres de l'emploi: Paris prenait 0,24%, Francfort 0,65% et Milan 0,60%, seule Londres restant en retrait (-0,24%). En Suisse, le SMI montait de 0,27%.

Les créations d'emplois ont ralenti plus qu'attendu en octobre aux Etats-Unis, en raison notamment de la grève historique chez les trois grands constructeurs automobiles américains, et le taux de chômage est en légère hausse, à 3,9%, selon les données du département du travail.

Ce ralentissement est une bonne chose pour les investisseurs, qui espèrent que la détérioration de l'économie va pousser la Banque centrale américaine à mettre de côté les hausses de taux directeurs, utilisées pour lutter contre l'inflation, et même que des baisses de taux pourront être envisagées plus tôt qu'actuellement.

"Que rêver de mieux pour les indices boursiers ? Baisse des créations d'emploi, hausse du taux de chômage ou encore baisse du salaire horaire, il n'en fallait pas plus pour ravir les membres de la Fed et les investisseurs", estime John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Mercredi, la Fed avait annoncé un statu quo sur ses taux directeurs et les investisseurs ont déduit du discours du président de l'institution monétaire, Jerome Powell, que la Fed en a fini avec les hausses de taux.

En conséquence, les taux d'intérêt des Etat sur le marché obligataire reculaient de nouveau, après des forts replis sur les derniers jours.

Vers 13H25 GMT, le rendement de la dette des Etats-Unis à 10 ans chutait pour s'établir à 4,50%, alors qu'il était encore à 4,93% mardi à la clôture. Son équivalent français baissait à 3,23%, au plus bas depuis plus d'un mois.

Du côté de la Banque centrale européenne, Isabel Schnabel, membre du directoire, a estimé que l'institution ne doit pas "fermer la porte à une nouvelle hausse" des taux d'intérêt sur un chemin potentiellement instable pour ramener l'inflation à 2% d'ici 2025.

Ce différentiel entre les appréciations des politiques des deux banques centrales portaient l'euro, qui prenait 0,82% face au dollar, à 1,0710 dollar pour un euro vers 13H25 GMT.

Apple déçoit

Le géant technologique Apple, entreprise la mieux valorisée en Bourse au monde, a déçu les investisseurs en annonçant une légère baisse de ses revenus au quatrième trimestre de son exercice décalé. L'action du fabricant de l'iPhone perdait 1,75%.

Maersk dans la houle

Le géant danois du transport maritime Maersk a vu son bénéfice net être divisé par 17 au troisième trimestre, à 521 millions de dollars, et son chiffre d'affaires reculer de 47%, à 12,13 milliards de dollars, après une année faste en 2022.

Face à ces résultats en berne liés à la baisse des prix du fret et des volumes, Maersk va supprimer 3.500 postes supplémentaires après avoir réduit ses effectifs de 6.500 postes au cours des neuf premiers mois de l'année.

Son action chutait de 15,25% à Copenhague.

Le pétrole progresse un peu

Les prix du pétrole montaient un peu vers 13H20 GMT, insuffisants pour rattraper les pertes de la semaine, de plus de 3%.

Le cours du baril de Brent de mer du Nord gagnait 0,36% à 87,16 dollars et celui du WTI américain prenait 0,47% à 82,85 dollars.

Le bitcoin perdait 1,55% à 34.380 dollars.

afp/al