L'état des négociations "nous fait craindre le pire", a déclaré pour sa part le ministre du Travail Maurizio Sacconi.

L'administrateur nommé pour gérer la compagnie aérienne après son dépôt de bilan fin août, Augusto Fantozzi, avait fixé à jeudi la date limite pour la conclusion d'un accord entre le groupe d'investisseurs (CAI) et les syndicats et indiqué qu'il entamerait ensuite la procédure de liquidation.

"CAI note qu'après sept jours de réunions, les conditions ne sont pas réunies pour continuer les discussions avec les syndicats au sujet de l'exécution du plan de sauvetage d'Alitalia", a déclaré un porte-parole du groupe, le CAI.

Il n'a pas dit que l'offre de CAI avait été officiellement retirée.

CAI est constitué d'hommes d'affaires importants que le président du Conseil Silvio Berlusconi a réussi à mobiliser pour qu'Alitalia reste en des mains italiennes après l'échec de la mise en vente en début d'année de la participation de 49,9% détenu par l'Etat italien au groupe Air France-KLM.

Les représentants de CAI étaient en réunion avec les membres du cabinet de Silvio Berlusconi vendredi matin dans les bureaux du président du Conseil.

Avant l'annonce de CAI, les syndicats ont déclaré qu'ils espéraient reprendre les négociations dans la journée, malgré "des difficultés insurmontables".

Augusto Fantozzi a demandé vendredi au pape Benoît XVI de prier pour la survie de la compagnie aérienne, considéré par de nombreux Italiens comme un symbole national.

S'entretenant brièvement avec le pape à l'aéroport de Rome, avant le départ du souverain pontife pour la France, le commissaire extraordinaire lui a demandé, en allemand, "une prière spéciale" pour Alitalia lors de son pèlerinage à Lourdes, rapporte l'agence de presse AGI.

Le pape, comme ses prédécesseurs, utilise pour ses voyages à l'étranger les avions d'Alitalia.

"Je prie pour vous depuis un certain temps", lui a répondu Benoît XVI.

Robin Pomeroy et Stephen Brown, version française Gilles Guillaume, Guy Kerivel et Danielle Rouquié