FRANCFORT, 30 janvier (Reuters) - Un lanceur russe Proton a décollé vendredi soir du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan avec dans sa soute le premier "noeud spatial" du système européen de satellites de relais de données (EDRS), qui permettra une surveillance plus efficace que jamais de catastrophes naturelles comme les séismes et les inondations.

Le noeud EDRS-A, qui évoluera en orbite géostationnaire, est le premier bloc du système EDRS, une "autoroute des données spatiales" d'un coût de près de 500 millions d'euros, qui doit fournir "des services de relais de mégadonnées en temps quasi réel", indique l'ESA (Agence spatiale européenne).

Le système EDRS va considérablement améliorer la transmission de mégadonnées, comme les photos et les images radar, des satellites en orbite vers la Terre, car ces données n'auront plus à attendre qu'une station au sol soit en vue.

EDRS-A, lancé à bord du satellite Eutelsat-9B, abrite un terminal laser qui opère pour l'essentiel comme un téléscope autonome en mesure de se braquer vers des cibles mouvantes sur Terre.

EDRS relaiera des données sur la banquise, sur les marées noires ou sur les inondations, transmises par les satellites Sentinelle 1 et Sentinelle 2 du programme européen Copernicus d'observation de la Terre, vers des utilisateurs en Europe, en Afrique et dans l'Atlantique, mais ses services seront également disponibles pour d'autres clients payants.

EDRS est un partenariat public-privé entre l'ESA et Airbus Defense and Space.

Associer EDRS-A au satellite Eutelsat-9B, qui retransmettra des images de télévision vers l'Europe, réduit les coûts à la fois pour Eutelsat et pour l'ESA, car les deux organismes partagent les frais de lancement et de systèmes conjoints.

Un deuxième satellite, EDRS-C, doit être lancé à la mi-2017. (Maria Sheadan; Eric Faye pour le service français)