Zurich (awp) - Adecco est parvenu contre toute attente à se maintenir dans les chiffres noirs entre avril et fin juin. Le bénéfice net a néanmoins dégringolé de près de 90% pour s'établir à 21 millions d'euros. Le géant du placement de personnel assure remonter progressivement la pente, depuis l'éclatement au printemps de la crise sanitaire.

Le chiffre d'affaires a fondu de 29%, ou 28% en termes organiques, pour s'établir à 4,18 milliards d'euros. Le creux de la vague a été atteint dès le mois d'avril, avec un tassement de 33%, pour s'atténuer à 26% en juin. L'excédent d'exploitation (Ebita) a dévissé de 79% à 50 millions.

La performance demeure largement supérieure aux projections des analystes consultés par AWP, en termes de rentabilité notamment. Le chiffre d'affaires était en moyenne attendu à 3,94 milliards. L'Ebita ne devait pas dépasser 28 millions et le résultat net correspondait dans le meilleur des cas à une perte de 52 millions.

Le directeur financier Coram Williams reconnaît avoir un temps redouté de devoir inscrire des chiffres rouges pour le deuxième trimestre également. "Nous disposons d'une structure de coûts très flexible et avons réalisé rapidement qu'il nous fallait épargner" a expliqué à AWP Coram Williams.

Les mesures gouvernementales de soutien ont également contribué, tout comme la large diversification des activités.

Toujours dans le rouge sur le semestre

Sur les six premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires s'est contracté de 19% à 9,32 milliards d'euros. Adecco accuse toujours une perte nette de 327 millions d'euros, contre un bénéfice de 292 millions un an plus tôt. Le gouffre est attribué à un écart d'acquisition de 362 millions déjà annoncé en mai.

Sans avancer sur le terrain des perspectives chiffrées, la direction s'appuie sur le rétablissement graduel observé pour assurer être idéalement positionnée pour profiter de la reprise conjoncturelle quand elle se présentera.

UBS s'extasie devant l'excédent d'exploitation, là où le marché anticipait un déficit. Les résultats récemment présentés par l'éternel concurrent Randstad laissaient certes augurer d'une certaine résilience, mais la rentabilité d'Adecco constitue néanmoins une bonne surprise, souligne la banque aux trois clés.

Accueillant également avec soulagement une rentabilité inespérée, la Banque cantonale de Zurich s'étonne de la modestie des ambitions à court terme. L'établissement cantonal anticipe pour la seconde moitié de l'année une contraction de 21% des recettes, suivie en 2021 d'un rétablissement de 13%.

A 09h45, la nominative Adecco s'appréciait de 1,6% à 45,30 francs suisses, caracolant en tête d'un SMI en hausse de 0,39%.

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