Adecco, dans un communiqué, a précisé que les discussions en étaient encore au stade initial. Michael Page avait auparavant indiqué avoir reçu une offre non sollicitée.

La nouvelle a propulsé le titre de Michael Page en Bourse. L'action flambait de 31,5% à 349 pence dans l'après-midi.

L'action d'Adecco, dont la cotation a été brièvement interrompue à l'annonce de la nouvelle, s'adjugeait 6% à 50,35 francs.

La stratégie d'Adecco est de développer ses activités aux Etats-Unis, en Europe et en Asie, a rappelé le groupe dans son communiqué.

Selon un expert du secteur, Adecco pourrait mettre sur la table entre 350 et 400 pence par titre Page, qui verrait ainsi sa valeur estimée à au moins 1,1 milliard de livres sterling (environ 2,26 milliards de francs suisses, 1,4 milliard d'euros).

Chez Royal Bank of Scotland (RBS), on parle d'une fair-value de 445 pence à long terme, jugeant la fourchette évoquée par les spéculations comme trop faible et sous-évaluant Michael Page.

La direction d'Adecco a dit à plusieurs reprises qu'elle disposait d'un milliard d'euros pour une acquisition, à laquelle elle pourrait ajouter 400 millions en actions.

L'information a aussi dopé les autres titres du secteur des ressources humaines, le britannique Hays bondissant de 9,85% et celui des néerlandais Randstad et USG People de plus de 5%.

Michael Page gère quelque 150 bureaux dans 25 pays. Pour les analystes, un rapprochement se justifie puisque l'entreprise est très présente dans des secteurs où le groupe suisse essaie de se renforcer, rappelle Chris Burger, analyste chez Helvea.

L'entreprise helvétique pourrait ainsi améliorer sa couverture géographique, réduire ses coûts et s'améliorer dans les secteurs à fortes marges que sont les placements professionnels et permanents.

Adecco a fixé un examen des comptes comme condition à toute poursuite du processus, a indiqué Michael Page. Il n'est ainsi pas certains qu'une offre officielle voie le jour.

En outre, Page pourrait s'avérer difficile à absorber car des problèmes d'intégration ne sont pas à exclure, sans oublier le calendrier de cette éventuelle acquisition. "Une transaction de cette taille à l'époque actuelle est un sacré morceau pour Adecco", s'inquiète Paul Jones, analyste chez Panmure.