Le consensus effectué auprès de 14 analystes par Thomson Reuters I/B/E/S donne le résultat courant avant impôt à 420 millions d'euros contre les 875 millions atteints en 2008.

Le numéro quatre mondial de l'hôtellerie avait réaffirmé en janvier s'attendre un résultat compris entre 400 et 450 millions d'euros, une estimation qui prenait en compte un impact négatif de 40 millions d'euros lié à la dévaluation du bolivar vénézuélien.

Le groupe, qui concurrence les leaders mondiaux du secteur comme Intercontinental, Marriott, Hilton ou Starwood, a essuyé un recul de plus de 10% du chiffre d'affaires de son activité hôtellerie en 2009, avec une baisse particulièrement marquée pour les hôtels haut de gamme.

La direction avait indiqué en janvier constater des premiers signes de "stabilisation" sur ce marché au quatrième trimestre 2009 mais qu'il était encore trop tôt pour parler de reprise.

L'activité services, qui comprend notamment les tickets-restaurants et a vocation à prendre en charge une part importante de la dette du groupe après la scission, avait vu pour sa part son activité progresser légèrement pour l'ensemble de l'année.

Cette activité est de loin la plus rentable du groupe puisqu'en 2008 elle représentait environ 30% de l'excédent brut d'exploitation du groupe pour seulement 13% du chiffre d'affaires.

PROFIL ATYPIQUE

La scission de cette activité vise à remédier à la décote qui affecte l'action Accor par rapport à celles de ses concurrents et qui est due, selon les analystes, à son profil atypique.

Les fonds Eurazeo et Colony Capital, détenteurs à eux deux de 30% du capital d'Accor, ont organisé cette scission contre l'avis du Fonds stratégique d'investissement (FSI), propriétaire de 7,5% du capital. Pour ce dernier, les services avaient l'avantage de financer le développement de l'hôtellerie, grande consommatrice de capitaux.

La direction d'Accor devrait selon des analystes faire face aux besoins de développement en suivant l'exemple de ses concurrents dont la stratégie repose sur les franchises, une gestion agressive de leurs marques et la vente des murs de leurs hôtels.

Plus que les résultats financier 2009, ce sont donc les questions stratégiques et les précisions sur les modalités et le calendrier de la scission qui sont attendues par les investisseurs.

Ces derniers se prononceront au plus tôt sur cette opération à la fin juin lors d'une assemblée générale.

Les investisseurs attendent également des précisions sur le programme de cessions d'actifs non stratégiques en cours.

Accor a ainsi annoncé vendredi avoir cédé au gestionnaire d'actifs Invesco cinq hôtels en Europe pour un montant de 154 millions d'euros. Le produit de la cession servira à diminuer la dette.

Le programme de cessions des murs d'hôtels, engagé depuis 2005 par Accor, se heurte depuis plus d'un an à la paralysie du marché immobilier.

Malgré la vente surprise, en septembre, des murs des hôtels bas de gamme Formule 1, des analystes estiment que le potentiel de cessions immobilières reste limité dans les 12 à 18 mois.

Le groupe de casinos Lucien Barrière, dont Accor possède 49%, pourrait néanmoins s'introduire en Bourse, avait-t-on déclaré en janvier à Reuters de source proche du dossier.

Les échecs de nombreuses introductions en Bourse ces trois dernières semaines pourraient néanmoins rendre cette opération particulièrement difficile à court terme.

Dominique Vidalon, Lionel Laurent et Julien Ponthus, édité par Dominique Rodriguez