Une dette poids lourd pour un projet pharaonique
La firme de Kirk Kerkorian, MGM Mirage, a averti la SEC qu'elle pourrait se trouver en défaut de paiement sur ses emprunts relatif au projet CityCenter, à Las Vegas. Le plus grand casino du monde nécessite un investissement total de 8,6 milliards de dollars.

Le groupe a annoncé la semaine passée qu'il allait devoir ponctionner 842 millions de dollars sur ses 4,5 milliards de crédit revolving pour régler ses frais généraux. Au total, la dette de MGM Mirage s'élève à 13,29 milliards de dollars et la firme a indiqué être en discussion avec ses créanciers pour renégocier les termes de sa dette.

MGM Mirage a encore besoin de lever 1,2 milliard de dollars pour boucler le projet CityCenter, mené à travers une joint-venture avec Dubai World, filiale d'Infinity World Development Corp qui possède 9,4 % du capital de MGM.

MGM Mirage n'a pas publié de résultats depuis septembre dernier et le prochain rapport financier, prévu pour le 17 mars, devrait comporter l'analyse d'un auditeur qui évaluera la capacité du groupe à continuer ou non son activité commerciale.

Les joueurs sont à sec
Plusieurs casinos américains sont dans une situation comparable : ils ont investi des sommes conséquentes dans des projets de développement au cours des dernières années et se trouvent en difficulté de paiement aujourd'hui, alors que la crise économique dissuade leurs clients de tenter leur chance dans leurs salles de jeux.

Pour Joseph Weinert, vice-président du cabinet de conseil pour casinos Spectrum Gaming Group, les déboires de MGM Mirage sont symptomatiques des difficultés que rencontre l'ensemble de la profession.

La valeur de la participation de Kirk Kerkorian dans sa firme de casinos s'est effondrée l'an passé, de 9,6 milliards à 390 millions de dollars. Pour retrouver quelques liquidités, sa filiale Tracinda a cédé récemment une partie de ses actions dans le constructeur automobile Ford.