Annoncée début juin, l’introduction du groupe d’Andrew Mason devait valoriser l’entreprise plus de 20 milliards de dollars. L’opération, qui s’imposait comme l’une des plus spectaculaires de l’année, a été reportée début septembre après quelques déconvenues. Groupon a enregistré le départ de sa directrice générale, Margo Georgiadis, retournée chez Google moins de six mois après son arrivée. Au même moment, le spécialiste des achats groupés à prix réduit annonçait une sévère révision à la baisse de son chiffre d’affaires au 1er semestre, à 688 millions de dollars, contre 1,5 milliard attendus.

Groupon fait en outre l’objet de nombreuses critiques sur sa gestion, nombre d’analystes jugeant bien trop élevées les dépenses en marketing. Pour Andrew Mason, ces investissements sont pourtant nécessaires pour conquérir de nouveaux adhérents. Le fondateur du groupe de Chicago n’a de cesse de réclamer du temps pour prouver la pertinence de son modèle, une gageure rarement accordée par les marchés.

Une valorisation revue fortement à la baisse
Le site commence par ailleurs à susciter la méfiance des commerçants, certains d’entre eux affirmant perdre de l’argent dans les deals proposés par Groupon. Les consommateurs ne sont pas en reste et dénoncent notamment l’impossibilité d’utiliser certains coupons avant plusieurs mois ou découvrent parfois des services ne correspondant pas à l’offre vendue par Groupon.

Plus déterminé que jamais à lever des fonds pour prouver le bienfondé de sa stratégie, Andrew Mason va entamer un road show la semaine prochaine, laissant présager une introduction à Wall Street d’ici peu. Mais selon The Wall Street Journal (19/10), le n°1 des coupons de réduction sur internet voudrait mettre en Bourse environ 5% de son capital, avec une valorisation comprise entre 11 et 12 milliards de dollars. Cette fourchette ne correspond qu’à la moitié de la valorisation attendue au début de l’été.