par Svea Herbst-Bayliss

BOSTON, 20 octobre (Reuters) - Les fonds spéculatifs ("hedge funds") ont subi sur la période juillet-septembre leur plus lourde perte trimestrielle en termes d'actifs depuis la crise financière, montrent des données publiées mardi qui semblent ainsi annoncer pour ce segment l'année la plus difficile depuis 2008.

Les actifs de ces fonds ont diminué de 95 milliards de dollars, soit de 3,9%, revenant à 2.870 milliards (2.530 milliards d'euros) au troisième trimestre, selon le spécialiste Hedge Fund Research (HFR).

Ces pertes sont le résultat des turbulences subies par les marchés, notamment avec le ralentissement économique de la Chine, la chute des prix des matières premières et l'attente d'une remontée des taux directeurs de la Réserve fédérale.

Dans le même temps, les fonds ont enregistré une collecte nette de 5,6 milliards de dollars contre 21,5 milliards au deuxième trimestre et 18,2 milliards au premier trimestre, selon HFR.

Sur une période de 12 mois à fin septembre, les fonds spéculatifs accusent une baisse moyenne de 1,5%, leur performance la plus médiocre depuis la crise même si elle reste meilleure que la perte de 7% environ enregistrée par l'indice Standard & Poor's-500 dans le même temps. En 2011, les fonds spéculatifs avaient subi une perte de 5,25% après avoir chuté de 19% en 2008.

Les pertes subies par quelques uns des plus gros fonds spéculatifs dépassent largement la moyenne, ce qui pourrait alimenter la critique envers leurs tarifs, généralement très élevés.

C'est ainsi que le fonds Pershing Square Capital Management de William Ackman, l'un des fonds les plus "activistes" du secteur et l'un des plus en vue l'an passé, a maigri de 12,6% sur 12 mois après avoir subi des pertes en août et en septembre. Ce fonds gère 16,5 milliards de dollars d'actifs environ.

Greenlight Capital, de David Einhorn, accuse une baisse de 17% de ses actifs sur les 12 mois à fin septembre.

Les fonds spéculatifs, à la différence des fonds communs de placement, n'autorisent pas les investisseurs à se désengager quand ils le veulent. (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)