Sergueï Bogdanchikov, le directeur général de Rosneft, a déclaré à des journalistes que sa compagnie se concentrait avant tout sur sa croissance organique.

Les observateurs avaient prédit qu'au terme de la période de lock-up, durant laquelle aucun des actionnaires ne peut céder sa part, un groupe public tel que Gazprom ou Rosneft pourrait entrer au capital du troisième producteur russe de pétrole.

Prié de dire s'il était intéressé par une participation au sein de TNK-BP, Sergueï Bogdanchikov a répondu : "Non, non, non. Nous ne sommes pas intéressés. Nous sommes les leaders en Russie". Il a mis en avant la production élevée des nouveaux puits du groupe Rosneft.

"Pourquoi achèterions-nous un groupe dont les puits ont un débit qui correspond à la moitié des nôtres ?" s'est-il interrogé.

Sergueï Bogdanchikov a indiqué que Rosneft n'était intéressé que par les activités présentant un retour sur investissement d'au moins 20%.

"Malheureusement, peu d'actifs offrent un tel niveau de rentabilité et la plupart d'entre eux sont situés en Russie ou au Kazakhstan", a-t-il dit.

"Nous nous intéressons donc à la Russie et nous avons des activités que nous comptons développer au Kazakhstan et sans doute en Afrique", a-t-il ajouté.

Il a précisé que son groupe se préoccupait davantage de s'emparer de droits plutôt que d'actifs.

BP et les investisseurs russes copropriétaires de TNK-BP ont démenti toute idée de sortie de la coentreprise. La semaine dernière, des représentants des milliardaires russes ont déclaré que BP avait tenté de les expulser en faisant racheter leurs parts par Gazprom.

Les 50% détenus par la major britannique au sein de TNK-BP constituent le deuxième plus lourd investissement réalisé par des étrangers en Russie. La coentreprise représente un quart de la production globale de BP.

L'autre partie est contrôlée par des milliardaires russes, Mikhaïl Fridman, German Khan et Viktor Vekselberg ainsi que par Len Blavatnik, un Américain d'origine russe.

Dan Fineren, version française Nicolas Delame