Vers 10h45 GMT, le CAC 40 à Paris recule de 0,46% à 5.381,38 points et le Dax à Francfort perd 0,38%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,32%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro lâche 0,41% et le Stoxx 600 se replie de 0,3%.

Seule la Bourse de Londres (+0,03%) résiste avec la progression des valeurs minières et la hausse du titre Lloyds (+3,2%) après la sortie de l'Etat britannique du capital de la banque.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli d'environ 0,4%.

Les marchés actions ont perdu du terrain dès la matinée en Asie après l'information selon laquelle Donald Trump a demandé en février à James Comey, qui était encore directeur du FBI, de mettre un terme à l'enquête sur les contacts russes de son ex-conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn.

L'information, susceptible de donner lieu à des accusations d'obstruction à la justice, nourrit dans l'immédiat les interrogations sur l'autorité du président des Etats-Unis et sa capacité à mettre en oeuvre son programme.

"L'incertitude politique entourant Donald Trump donne assurément des raisons aux traders pour prendre leurs bénéfices. Les investisseurs avaient de grands espoirs dans la vision de Donald Trump pour les Etats-Unis mais le dernier scandale met au mieux en suspens ses projets et au pire en péril leur mise en oeuvre", observe David Madden, analyste marchés chez CMC Markets.

"On m'a demandé s'il (Donald Trump) allait être destitué. Je pense que c'est le genre de discussions qu'ont certains investisseurs", indique pour sa part Hans Peterson, responsable de l'allocation d'actifs chez SEB Investments.

Ces interrogations pèsent sur le dollar, déjà fragilisé ces derniers jours par des indicateurs américains ressortis inférieurs aux attentes. Le billet vert continue de reculer face aux autres grandes devises, l'indice mesurant son évolution ayant touché un nouveau plus bas depuis le 9 novembre, lendemain de l'élection présidentielle américaine.

Le yen a touché un plus haut de près de deux semaines face au billet vert, le franc suisse un pic de sept semaines et l'euro a franchi brièvement la barre de 1,1115 dollar.

Ce contexte se traduit aussi par un rebond marqué de la volatilité: l'indice de volatilité du S&P 500 progresse de 10% et celui de l'EuroStoxx 50 de 2,5%.

Ce mouvement s'accompagne d'une baisse des rendements obligataires, conséquence du repli d'une partie des investisseurs sur les emprunts d'Etat. Quant à l'or, en hausse de 0,76%, il évolue au plus haut depuis deux semaines.

Sur les marchés d'actions en Europe, seul le secteur des ressources de base (+0,24%) parvient véritablement à émerger, la dépréciation du dollar soutenant les cours.

D'autres valeurs se distingue grâce à la publication de leurs résultats trimestriels. En tête du CAC 40, Bouygues gagne 0,82% après l'annonce d'une réduction de ses pertes et la confirmation de ses objectifs 2017.

A contrario, Ubisoft est quant à lui lourdement sanctionné, l'éditeur de jeux vidéo ayant revu en baisse son objectif de ventes. Le titre est néanmoins parvenu à limiter son repli au cours de la matinée et perd plus de 4% après avoir abandonné jusqu'à 8%.

Sur le marché pétrolier, le baril est reparti à la hausse avant les chiffres hebdomadaire du Département américain de l'Energie sur les stocks de brut aux Etats-Unis. Le Brent avance de 0,68% à 52 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,45% à 48,88 dollars.

(Blandine Hénault, édité par Marc Angrand)