Jérôme Bruhat, vous avez passé votre première année en tant que directeur Général de Robertet. Selon vous, quelles sont les spécificités du groupe au sein de son industrie ?

"Robertet est une pépite familiale qui a l’envergure d’un groupe international, impulsé par la famille Maubert depuis 170 années. Le Groupe est positionné sur les matières premières naturelles pour parfums, arômes et actifs. Il se distingue par son expertise très fine du naturel. Une autre spécificité est la stratégie multi-locale déployée par Robertet, qui l’amène à réaliser plus de 80% de son chiffre d’affaires hors de France. Ces caractéristiques assurent des liens de confiance avec les fournisseurs. Elles permettent de répondre aux besoins des clients en adaptant les produits aux goûts locaux. Robertet ce sont des équipes engagées et passionnées, fières de travailler pour une entreprise familiale et visionnaire. Et cette passion se traduit dans les chiffres. 2023 a été une nouvelle année de croissance, avec un chiffre d’affaires en hausse de 5,5% à taux constants qui franchit la barre de 720 millions d’euros, et un EBITDA qui progresse de 3,6%. Et le bon démarrage de l’activité au 1er trimestre nous rend sereins pour l’année 2024." 

Source :  Robertet

Quelles sont les marchés sur lesquels Robertet est particulièrement fort voire dominant, et ceux sur lesquels la marge de progression est la plus importante ?

"Nous avons historiquement des positions très fortes en Europe et aux Etats-Unis, fruit du développement dans ces régions et de quelques acquisitions. Nous comptons consolider ces positions et dans le même temps poursuivre notre expansion mondiale. Certains marchés émergents recèlent un fort potentiel de croissance. Je pense au Moyen-Orient, à l’Amérique Latine, et à l’Afrique qui ont une appétence forte pour le naturel. L’Asie, où nous sommes sous représentés, représente l’une de nos priorités, une région que je connais bien et qui demande une stratégie spécifique. J’y vois un intérêt grandissant pour notre savoir-faire en naturels et produits haut de gamme."

Source :  Robertet

Robertet a amélioré sa génération de trésorerie et son retour sur capitaux investis en 2023. Que peut-on attendre sur ces deux points dans les prochaines années ?

"Robertet a démontré sa capacité à améliorer sa génération de trésorerie et à maintenir son retour sur capitaux investis, grâce au dynamisme de l’Amérique du Nord mais aussi à une gestion plus rigoureuse de nos process. Notre trésorerie s’est améliorée de 12 millions d’euros alors même que nous avons effectué des opérations importantes de croissance externe. Cela fait suite à la réduction de notre besoin en fonds de roulement grâce à une meilleure gestion des stocks. Dans les prochaines années, nous continuerons d’appliquer cette discipline pour améliorer notre niveau de rentabilité." 

Source :  Robertet

Quels types d’enveloppe d’investissements en interne et en acquisitions vos ambitions de croissance à horizon 2030 impliquent-elles ?

"Notre ambition est de franchir le cap du milliard d’euros de revenus d’ici 2030. Pour cela, nous nous appuierons comme nous l’avons fait historiquement sur un mix entre croissance organique et acquisitions ciblées. Nous continuerons d’investir dans l’innovation et la R&D à hauteur de 8% de nos revenus, mais en abordant des sujets larges comme l’agri-tech, les ingrédients upcyclés ou encore les applications pour l’IA. Cette politique vise à élargir en continu notre portefeuille avec des produits à haute valeur ajoutée, tout en optimisant et développant les processus d'extraction. S’agissant des acquisitions, nous ciblons des pépites locales qui nous permettront d’accélérer sur trois axes stratégiques : l’expansion géographique, l’intégration de nouvelles technologies ou de capacités de production, et l’élargissement de notre offre du naturel. C’est par exemple ce que nous avons fait avec le rachat de Sonarome, qui est notre 6ème opération de croissance externe en 5 ans. Elle nous nous a permis de renforcer notre position en Inde sur le marché des arômes à destination de l'alimentation et des boissons."

Source :  Robertet

L’auteur de cet article est actionnaire de la société à titre personnel