L'accalmie pourrait ne pas durer puisque les Etats-Unis et la Chine se préparent à l'ouverture des hostilités à coups de barrières douanières.

À Paris, le CAC 40 prend 1,01% à 5.374,41 points vers 10h25 GMT. À Francfort, le Dax gagne 1,31% et à Londres, le FTSE progresse de 0,45%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,7%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,03% et le Stoxx 600 de 0,65%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de l'ordre de 0,5%. Une certaine prudence est à prévoir dans l'attente du communiqué, attendu pour 18h00 GMT, du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale.

Aux valeurs en Europe, le compartiment automobile affiche une hausse de 4,08%, la plus marquée en séance depuis fin mars, au lendemain des déclarations au journal Handelsblatt de l'ambassadeur américain en Allemagne selon lesquelles Donald Trump pourrait renoncer à imposer de nouveaux droits de douane aux importations de voitures européennes si l'Union levait ceux qui frappent les véhicules produits aux Etats-Unis.

LA MENACE COMMERCIALE DEMEURE

Daimler gagne 4,27%, BMW 5,57%, Volkswagen 4,64% et Fiat Chrysler 5,49%. A Paris, Renault et PSA s'adjugent respectivement 3,35% et 3,64% tandis que Valeo prend 4,76% et Michelin 3,74%.

L'élan donné par le compartiment automobile profite à d'autres secteurs sensibles aux tensions commerciales, comme les matières premières (+1,39%) ou les hautes technologies (+0,96%).

A Paris, l'action Fnac Darty (+4,43%) figure parmi les meilleures performances du SBF 120 après que les analystes de HSBC ont relevé leur conseil de "conserver" à "acheter" en soulignant la cohérence de la stratégie du groupe et la fiabilité de sa direction.

Si l'heure semble donc à un regain d'espoir, la menace globale de guerre commerciale reste bien présente puisque Washington prévoit d'appliquer dans moins de 24 heures (à 00h01 locale, 04h01 GMT vendredi) des droits de douane de 25% sur 34 milliards de dollars (29 milliards d'euros) de produits importés de Chine, et que Pékin menace de répliquer par des mesures d'une portée équivalente.

Le ministère chinois du Commerce n'a d'ailleurs pas hésité à employer un vocabulaire militaire en reprochant aux Etats-Unis de vouloir "ouvrir le feu" sur le reste du monde.

En Europe, en dehors de l'automobile, Sodexo se distingue avec un bond de 6,88%. Le spécialiste de la restauration collective et des services prépayés a fait état d'une croissance interne de 1,4% sur le seul troisième trimestre de son exercice décalé, légèrement inférieure à la tendance du premier semestre mais meilleure qu'attendu, et a confirmé ses objectifs financiers annuels qu'il avait récemment revus en baisse.

CARNEY FAIT GRIMPER LE STERLING

Sur le marché des changes, le dollar se déprécie de 0,3% face à un panier de devises de référence.

Les cambistes attendent pour 12h15 GMT l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi privé aux Etats-Unis, à la veille de la publication du rapport mensuel du département du Travail, mais surtout, ils étudieront à 18h00 GMT le compte rendu de la dernière réunion de la Fed dans l'espoir d'y trouver des précisions sur la trajectoire des taux d'intérêt au cours des prochains mois.

L'euro, lui, gagne 0,3% face au billet vert après avoir repassé le seuil de 1,17 dollar pour la première fois depuis le 26 juin, en profitant entre autres de la hausse de 2,6%, plus marquée qu'attendu, des commandes à l'industrie en Allemagne en mai après quatre mois de baisse.

Ces statistiques favorisent aussi la remontée des rendements obligataires allemands: le dix ans se rapproche de 0,34% et le deux ans, à -0,66%, est au plus haut depuis le 21 juin.

Le yuan est pratiquement stable, les déclarations de la banque centrale chinoise après la baisse récente ayant semble-t-il atteint leur objectif, au moins provisoirement.

La livre sterling grimpe face au dollar et à l'euro après les propos du gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, qualifiant de temporaire le ralentissement de l'économie britannique.

(Édité par Juliette Rouillon)

par Patrick Vignal