À Paris, le CAC 40 gagne 1,55% à 4.933,43 points vers 11h55 GMT, au plus haut depuis décembre 2015. À Francfort, le Dax prend 1,36% et à Londres, le FTSE avance de 0,95%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 1,15%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,66% et le Stoxx 600 de 1,09%.

Alors que les marchés attendaient le discours au Congrès de Donald Trump, celui-ci s'est fait en partie voler la vedette par le chiffre meilleur qu'attendu de l'indice des directeurs d'achats du secteur manufacturier chinois mais surtout par les déclarations de responsables de la Réserve fédérale américain accréditant le scénario d'une hausse de taux dans deux semaines.

Les banques profitent ainsi à plein de ce dernier élément et affichent la plus forte hausse sectorielle en Europe (+2,45%) tandis que le PMI chinois et la promesse de Donald Trump de 1.000 milliards de dollars (949 milliards d'euros) d'investissements dans les infrastructures dopent le compartiment des matières premières, en hausse de (+1,78%).

A Paris, les financières Axa (+4%) et Société générale (+3,96%) sont en tête du CAC devant ArcelorMittal (+3,95%). Ailleurs en Europe, Deutsche Bank (+3,84%), Intesa Sanpaolo (+4,91%) et UBS (+4,14%) figurent parmi les meilleures performances du Stoxx 600.

William Dudley, le président de la Fed de New York, a jugé mardi sur CNN que la nécessité d'un resserrement de la politique monétaire était devenu "beaucoup plus impérieuse" depuis l'élection de Donald Trump et John Williams, son homologue de San Francisco, a dit ne voir "aucune raison de retarder" une hausse des taux.

Depuis ces déclarations, la probabilité estimée par les marchés d'une hausse de taux à l'issue de la réunion de politique monétaire des 14 et 15 mars a bondi à près de 68%, alors qu'elle n'était que d'environ 30% auparavant selon les données Reuters.

"Les membres de la Fed ne se laissent pas aller quand ils parlent à la presse: c'était un message destiné aux marchés et les marchés ont réagi comme ils le devaient", estime Kathleen Brooks, directrice de la recherche de City Index à Londres.

Sur le marché des changes, le dollar gagne plus de 0,6% face à un panier de devises de référence et l'euro revient sous 1,0540 dollar, en repli de 0,4%.

Les rendements obligataires sont quant à eux orientés en nette hausse: le deux ans américain a atteint 1,304%, un pic de trois mois, revenant vers ses niveaux de 2009. L'écart avec le deux ans allemand s'est lui creusé à son plus haut niveau depuis 2000.

Les rendements français, eux, ont peu réagi aux derniers rebondissements politico-judiciaires de la campagne présidentielle, marqués par la déclaration de François Fillon affirmant qu'il restait candidat en dépit de sa convocation le 15 mars par les juges d'instruction chargés du dossier des emplois présumés fictifs de certains de ses proches.

Les futures sur indices actions américains signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,4% à 0,6%. Bank of America Merrill Lynch a revu à la hausse son objectif pour le Standard & Poor's 500 fin 2017, de 2.300 à 2.450 points.

La hausse du dollar pèse sur l'or, qui cède 0,4% sous 1.244 dollars l'once alors que les PMI chinois et européens comme les promesses de Trump contribuent à un net rebond du cours du cuivre (+1,32%).

Le pétrole est en légère hausse après une enquête de Reuters montrant que l'Opep a continué de respecter ses engagements de limitation de la production en février.

(Marc Angrand, avec Jemima Kelly à Londres, édité par Wilfrid Exbrayat)