UCB, plus fort que Novo Nordisk
Oubliez Novo Nordisk, la star de la pharma européenne, c'est UCB. Le laboratoire belge monte en flèche depuis son point bas du début du mois de décembre dernier, qui coïncide avec le lancement réussi de Bizmlex (traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère). Les résultats publiés fin février ont entretenu la flamme, puis les perspectives de pipeline de développement ont pris le relais depuis. L'objectif de cours moyen des 18 analystes qui suivent le dossier est passé de 102 EUR début décembre 2023 à 166 EUR actuellement.

Le problème avec Stellantis
Stellantis, la vedette de l'automobile européenne, peine à justifier son statut depuis quelques temps en bourse. Le titre a perdu 10% cette année, en intégrant la séance du jour. Nettement moins bien que la moyenne sectorielle (matérialisée par le STOXX Europe 600 Auto) et encore moins bien que la moyenne tout court (le STOXX Europe 600).

Le constructeur a passé la phase de rationalisation de base de son outil de production, qui lui a permis d'atteindre rapidement des niveaux de marges extrêmement élevés. Il doit maintenant convaincre de la pertinence de ses modèles et du bien-fondé de sa stratégie pour le "coup d'après".
La conférence investisseurs organisée hier, dans un contexte il est vrai un peu explosif en Europe, n'a pas totalement rassuré les financiers. Les analystes saluent toujours le retour sur investissement et le pilotage financier du groupe, sous la houlette – la poigne de fer diraient certains- de Carlos Tavares. Stellantis a indubitablement su tirer parti des codes sectoriels de l'époque : grosse communication sur la partie logicielle, approche pragmatique et sino-friendly des véhicules électriques, marges si élevées qu'elles brouillent la frontière entre les marques de masse (le milieu d'origine de Peugeot-Fiat-Chrysler) et les marques premium… Il n'y a pas que du marketing là-dedans : la plupart des promesses ont été tenues. La phase suivante, elle, est un peu plus compliquée.
Le marché se pose des questions sur la pérennité de cette stratégie qui fait la part belle aux actionnaires – et aux dirigeants diraient certains – mais manque un peu de vision prospective. La réunion investisseurs "a laissé en suspens les questions relatives à la structure de marque-conglomérat qui, jusqu'à présent, a surtout entraîné des pertes de parts de marché", note le spécialiste de Jefferies, Philippe Houchois, qui ajoute que Tavares "continue de promouvoir des points de vue convaincants sur la course à la compétitivité et sur les opportunités offertes par un bouleversement inévitable de l'industrie", mais sans calendrier clair.
En d'autres termes, le groupe s'est mis en position favorable sur les coûts un peu partout, mais pêche sur la vision de marque(s). Houchois note d'ailleurs que les pertes de parts de marchés s'expliquent par un développement des véhicules qui semble motivé par des synergies industrielles plutôt que par le positionnement et les valeurs de marques spécifiques. Or cela conduit à des politique de prix discutables et à des positionnements parfois peu lisibles.
Une chose est sûre, baser toute la stratégie sur les objectifs de retour financier aux actionnaires en rognant sur tous les coûts ne fonctionne qu'un temps. La jurisprudence Boeing est là pour le rappeler à tout le monde.