La hausse des actions est favorisée par le soulagement qui a accueilli les dernières annonces américaines et chinoises de relèvement des droits de douane, et par l'optimisme confirmé de multiples stratèges et analystes sur les perspectives des sociétés cotées, notamment les technologiques.

À Paris, le CAC 40 a fini sur une hausse de 1,07% (57,85 points) à 5.451,59 points, sa meilleure clôture depuis le 30 août. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,49% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,88%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 1,03%, le FTSEurofirst 300 0,75% et le Stoxx 600 0,7%.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert: le Dow Jones s'adjugeait 0,92%, le Standard & Poor's 500 0,73% et le Nasdaq Composite 0,89%.

Le S&P 500 a inscrit un nouveau plus haut historique à 2.930,17 points et surtout, le Dow a enfin effacé son record de janvier pour atteindre 26.654,19.

Le Nasdaq, qui a davantage souffert ces dernières semaines des inquiétudes liées aux tensions commerciales, évolue à environ 1,3% de son plus haut du 30 août.

VALEURS

Sur les marchés américains, la hausse profite entre autres au secteur des hautes technologies, dont l'indice S&P prend 1,18%. Intel (+1,91%) est par exemple en tête du Dow.

En Europe, les plus fortes progressions sectorielles du jour sont pour l'automobile (+1,71%) les banques (+1,42%) et les matières premières (+1,40%).

Au sentiment général favorable lié au soulagement sur le commerce s'est ajouté, pour l'automobile, un relèvement de l'opinion de Kepler Cheuvreux sur le secteur.

A Paris, STMicroelectronics (+3,41%) et Valeo (+3,31%) se classent en tête du CAC tandis qu'Eramet affiche un bond de 8,78%, la meilleure performance du SBF 120, après un relèvement de recommandation.

A la baisse, le courtier britannique IG Group a chuté de 9,78% après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel jugé décevant.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les statistiques macroéconomiques du jour n'ont pas remis en cause l'optimisme dominant des investisseurs en actions, bien au contraire: l'indice d'activité "Philly Fed" américain s'est redressé plus nettement qu'attendu en septembre et les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont enregistré une baisse inattendue.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar, en dépit de ces bons indicateurs, a creusé ses pertes face aux autres grandes devises, le reflux au moins temporaire des inquiétudes liées au commerce le privant de son attrait de valeur refuge.

Il pâtit aussi de l'amélioration des perspectives entourant les monnaies émergentes, notamment après les déclarations chinoises excluant une dévaluation compétitive du yuan.

L'"indice dollar", qui mesure les variations du billet vert face à un panier de référence, recule de 0,45%, au plus bas depuis le 9 juillet, et l'euro a repassé la barre de 1,1750 dollar pour la première fois depuis la mi-juin.

Gagnante du jour, la livre sterling est en hausse de plus de 0,7% face au dollar - et de 0,1% face à l'euro - après les bons chiffres des ventes au détail au Royaume-Uni en août (+3,3% sur un an).

L'indice MSCI des monnaies émergentes gagne quant à lui 0,36%.

TAUX

Sur le marché des emprunts d'Etat, les rendements américains sont repartis à la baisse, l'effet positif des indicateurs économiques du jour ayant été de courte durée. Le dix ans est revenu sous 3,07% contre 3,083% mercredi soir.

Certains analystes évoquent le risque persistant d'un regain de tension dans le différend commercial sino-américain ainsi que l'incertitude liée au Brexit, le sommet européen de Salzbourg n'ayant pas permis d'avancée notable.

Le rendement du Bund allemand à dix ans ressort quant à lui à 0,472% en fin de séance après un pic à 0,506%.

La journée a aussi été marquée par le premier relèvement de taux décidée par la banque centrale norvégienne depuis 2011, une décision justifiée par l'accélération de la croissance économique, même si la Norges Bank laisse entendre que la poursuite du resserrement monétaire pourrait être plus lente que prévu.

La Banque nationale suisse (BNS) a quant à elle, sans surprise, laissé sa politique monétaire inchangée en évoquant une situation "fragile" sur le marché des changes et la montée des tensions commerciales et du protectionnisme.

PÉTROLE

Les cours du pétrole refluent après la publication sur Twitter d'un message de Donald Trump, le président américain, appelant l'Opep à "faire baisser les cours maintenant".

Le Brent cède près de 0,8% et revient sous 79 dollars après un pic à 79,83 en début de journée.

(Édité par Juliette Rouillon)

par Marc Angrand