UE-MACRON ET MERKEL NE VEULENT PAS AFFICHER DE DIVERGENCES

SUR LA COMMISSION EUROPÉENNE

PARIS - Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ne veulent pas afficher de divergence concernant la nomination du prochain président de la Commission européenne, a déclaré lundi une source à l'Elysée.

Au lendemain d'un entretien téléphonique entre les deux dirigeants sur les résultats des élections européennes, la source a ajouté qu'Emmanuel Macron souhaitait que le Conseil européen informel de mardi établisse que le système du "Spitzenkandidat" (candidat tête de liste) pour la présidence de la Commission ne s'appliquera pas automatiquement et jugé qu'il était possible d'obtenir une majorité sur ce point.

Pour la France, les "Spitzenkandidaten", dont le conservateur allemand Manfred Weber (PPE), sont légitimes pour briguer cette présidence mais le prochain président devra refléter l'équilibre politique du nouveau Parlement, ce qui impose de trouver un accord avec la nouvelle troisième force de cette assemblée, les centristes dont fait partie le parti d'Emmanuel Macron, a encore déclaré la source.

LE CAMP EUROPÉEN RÉSISTE À LA POUSSÉE NATIONALISTE

BRUXELLES - Malgré la montée en puissance des formations d'extrême droite, un camp pro-européen plus fragmenté continuera à contrôler environ les deux tiers du Parlement européen, montrent les résultats encore provisoires des européennes 2019, marquées par une participation en forte hausse.

L'extrême droite et les nationalistes sont arrivés en tête du scrutin en Italie, en France, au Royaume-Uni et en Pologne mais ces résultats sont loin d'être suffisants pour inverser le rapport de forces à Strasbourg.

D'après les résultats provisoires publiés lundi, les quatre blocs pro-européens - conservateurs, socialistes, libéraux et écologistes - totaliseront 507 des 751 sièges du Parlement, une majorité confortable lorsque viendront à l'agenda les sujets cruciaux pour l'avenir de l'UE.

Bien que la recherche de compromis s'annonce beaucoup plus compliquée, la "grande coalition" entre le Parti populaire européen (PPE, conservateur) et les Socialistes et démocrates (S&D) ayant perdu sa majorité, les eurosceptiques ne sont pas en position de pouvoir bloquer une intégration plus poussée au sein de l'UE.

En FRANCE, le Rassemblement national est arrivé en tête des élections européennes avec 23,31% des voix, devant La République en marche, à 22,41%, selon les résultats définitifs publiés lundi par le ministère de l'Intérieur.

Derrière ce duo, la première surprise vient de la liste Europe Ecologie-Les Verts, dont la percée à 13,47% des voix confirme la "vague verte européenne" liée au dérèglement climatique, a commenté la tête de liste Yannick Jadot, qui repart à Strasbourg pour un troisième mandat.

La quatrième place des Républicains (LR), avec un score de 8,48%, est un échec historique pour le camp dirigé par Laurent Wauquiez depuis un an et demi.

Wauquiez, dont la ligne politique est pilonnée depuis l'échec de la liste François-Xavier Bellamy, s'est efforcé lundi de balayer l'hypothèse d'une démission de la présidence des Républicains, en proposant de "tout remettre à plat" par le biais, notamment, d'"états généraux" de la droite.

En ALLEMAGNE, les Verts ont doublé leur score lors du scrutin, arrivant en seconde position derrière les conservateurs de la CDU/CSU lors d'un scrutin marqué par l'effondrement de la gauche sociale-démocrate.

Au lendemain de ce sévère échec électoral, Andrea Nahles, présidente du Parti social-démocrate allemand (SPD), a proposé lundi de remettre en jeu son mandat à la tête du groupe parlementaire de la formation, dont l'aile gauche conteste sa décision de rester membre de la coalition gouvernementale.

Le vote sur la présidence du groupe parlementaire a été avancé au 3 juin, date à laquelle est prévue une réunion de crise de la direction du mouvement.

En ITALIE, la Ligue, parti d'extrême droite dirigé par Matteo Salvini, arrive en tête, loin devant son partenaire de coalition, le Mouvement 5 Etoiles.

EUROPÉENNES Cap sur l'Europe pour Macron après un scrutin prometteur

LE POINT sur les élections européennes

RÉSULTATS pays par pays

TABLEAU des estimations du Parlement européen

GRAPHIQUE Les élections européennes https://tmsnrt.rs/2W2QWzv

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L'UE PRÊTE À SANCTIONNER ROME POUR SON ENDETTEMENT PUBLIC

BRUXELLES - La Commission européenne devrait lancer le 5 juin des mesures disciplinaires contre l'Italie en raison de la hausse de son endettement public qui enfreint les règles communautaires, ont dit lundi deux responsables de la zone euro.

"L'humeur est résolument à l'action", a dit l'un des responsables qui a requis l'anonymat.

A Rome, le vice-président du Conseil et chef de la Ligue Matteo Salvini a estimé lundi que la large victoire de son parti aux élections européennes lui donnait mandat pour renégocier les règles budgétaires de l'UE afin de baisser les impôts des contribuables italiens sans dépasser le niveau de déficit autorisé dans la zone euro.

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AUTRICHE

LE GOUVERNEMENT KURZ RENVERSÉ PAR UNE MOTION DE CENSURE

VIENNE - Le gouvernement du conservateur Sebastian Kurz a été renversé lundi en Autriche par une motion de censure, neuf jours après la démission de son vice-chancelier Heinz-Christian Strache, chef de file du Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite).

La motion a été votée par le FPÖ et l'opposition sociale-démocrate (SPÖ), qui rassemblent à eux deux 103 des 183 sièges du Conseil national, la chambre basse du Parlement autrichien.

Sebastian Kurz, dont le parti conservateur a nettement remporté dimanche les élections européennes, a remanié mercredi son cabinet après le départ de l'ensemble des ministres FPÖ dans le sillage de la démission forcée de Strache, et souhaitait expédier les affaires courantes jusqu'à la tenue d'élections législatives anticipées en septembre.

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PREMIÈRE ÉTAPE VERS DE NOUVELLES ÉLECTIONS EN ISRAËL

JERUSALEM - Le Parlement israélien a entamé lundi le processus nécessaire à sa dissolution, en l'absence de solution pour former un nouveau gouvernement après les élections législatives du 9 avril.

Trois autres votes doivent avoir lieu avant que cette décision préliminaire entre en vigueur et qu'une date soit fixée pour la tenue d'un nouveau scrutin.

Le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, dont le Likoud a remporté les élections d'avril, a jusqu'à 21h00 GMT mercredi pour former un gouvernement, tâche que lui a confiée le président Reuven Rivlin il y a six semaines.

Le chef du gouvernement n'est pas parvenu à s'entendre avec les partis de droite, d'extrême droite et ultraorthodoxes qui lui permettraient d'obtenir une majorité parlementaire et d'accomplir un cinquième mandat.

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FRANCE

QUATRE ARRESTATIONS DANS L'AFFAIRE DU COLIS PIÉGÉ DE LYON

PARIS - Le principal suspect de l'attentat au colis piégé de Lyon, un étudiant en informatique de 24 ans, et trois membres de son entourage ont été arrêtés lundi et placés en garde à vue, ont annoncé le parquet de Paris et des sources proches de l'enquête.

L'étudiant, de nationalité algérienne et jusqu'ici inconnu de la police, selon une source policière, est soupçonné d'avoir déposé vendredi après-midi un colis piégé contenant des boulons, vis et billes en métal devant une boulangerie, non loin de la gare de Lyon-Perrache.

L'explosion, qui a fait 13 blessés, dont huit femmes et une fillette de 10 ans, n'a pas été revendiquée à ce stade.

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ATTAQUE AU COUTEAU EN PÉRIPHÉRIE DE TOKYO, 16 BLESSÉS - NHK

TOKYO - Seize personnes, dont huit jeunes écoliers, ont été blessées dans une attaque au couteau perpétrée mardi matin par un homme à Kawasaki, ville située en périphérie de Tokyo, a rapporté la chaîne de télévision publique japonaise NHK.

Le suspect a été arrêté sur les lieux et était gravement blessé après s'être lui-même poignardé à une épaule, a-t-elle précisé.

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RENAULT ÉTUDIERA AVEC INTÉRÊT LE PROJET DE FUSION AVEC FIAT

MILAN/PARIS - Renault a annoncé lundi qu'il allait étudier avec intérêt l'ambitieux projet de fusion que lui a présenté le même jour Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et qui donnerait naissance au troisième constructeur automobile mondial.

Le groupe italo-américain a remis une lettre non engageante au conseil d'administration de Renault proposant un rapprochement dans le cadre d'une fusion qui verrait les actionnaires des deux groupes détenir chacun 50% du nouvel ensemble.

En conjuguant leurs forces, Renault et FCA donneraient naissance au troisième constructeur derrière Volkswagen et Toyota, avec des ventes annuelles de 8,7 millions de véhicules, permettant d'importants gains d'échelle pour tout investissement réalisé en commun. (Jean Terzian pour le service français)