Un aperçu de la journée à venir sur les marchés asiatiques.

La journée de vendredi en Asie s'annonce comme une bataille entre la vigueur des marchés mondiaux d'un côté et la prudence des marchés locaux de l'autre, en particulier autour des deux puissances régionales que sont la Chine et le Japon.

Les actions américaines, européennes et mondiales, mesurées par l'indice MSCI tous pays, ont de nouveau atteint des sommets jeudi, stimulées par - quoi d'autre ? - d'une nouvelle hausse des actions du secteur des puces. L'espoir que la Fed et la BCE puissent bientôt commencer à réduire leurs taux d'intérêt a également stimulé le sentiment.

De nouveaux sommets pour le S&P 500 et le Nasdaq, un dollar plus faible et des rendements du Trésor américain plus bas devraient constituer un cocktail positif pour les actions asiatiques. L'indice MSCI Asia ex-Japan enregistrera sa septième hausse hebdomadaire en huit semaines s'il évite une baisse de 1 % vendredi. Toutefois, les inquiétudes concernant l'économie chinoise et l'aggravation des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ne sont jamais loin de la surface, et elles ont de nouveau augmenté jeudi. Au Japon, pendant ce temps, le Nikkei a chuté de 1 % après que le yen ait enregistré sa plus forte hausse de l'année sur fond de spéculations croissantes selon lesquelles la Banque du Japon pourrait mettre fin aux taux d'intérêt négatifs dès ce mois-ci.

Le Nikkei a récemment atteint des niveaux record, il faut donc s'attendre à des prises de bénéfices. De même, les données du marché américain des contrats à terme montrent que les positions spéculatives à découvert sur le yen sont les plus importantes depuis six ans, de sorte qu'un mouvement de couverture des positions à découvert était toujours probable.

Le Japon domine le calendrier économique asiatique vendredi, avec la publication des dernières données sur les dépenses des ménages, les prêts bancaires, le commerce et les comptes courants.

Les nouvelles concernant la Chine au cours des dernières 24 heures n'ont pas été particulièrement positives pour les prix des actifs. S&P Global a averti que la note de crédit de la Chine pourrait être abaissée si la reprise économique reste faible ou si elle est largement alimentée par des mesures de relance de grande ampleur. S&P a dégradé la note de la Chine pour la dernière fois en 2017, mais l'agence rivale Moody's a mis Pékin en garde contre une dégradation de sa note en décembre.

Pékin lutte contre la déflation, l'effondrement du secteur immobilier et le ralentissement de la croissance. Les sommes nécessaires pour redresser la barre, ainsi que pour renflouer les gouvernements locaux endettés, sont extrêmement élevées. Sur le front du commerce, trois sénateurs démocrates d'États producteurs d'automobiles ont exhorté jeudi l'administration Biden à augmenter les droits de douane sur les véhicules électriques chinois, dernière initiative en date des législateurs pour protéger le secteur automobile américain. Alors que la pression s'accentue sur la Maison Blanche pour qu'elle prenne des mesures supplémentaires afin d'empêcher les importations de véhicules chinois, la commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé un projet de loi visant à donner à l'entreprise chinoise ByteDance six mois pour se désengager de l'application de vidéos courtes TikTok, sous peine d'interdiction par les États-Unis. C'est dans ce contexte que la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et le premier directeur général adjoint, Gita Gopinath, se rendront à Pékin à la fin du mois pour rencontrer les autorités chinoises et assister à des conférences économiques.

Voici les principaux développements qui pourraient orienter les marchés vendredi :

- Dépenses des ménages au Japon (janvier)

- Commerce et compte courant du Japon (janvier)

- Commerce de Taïwan (février)