New York (awp/afp) - Les marchés européens ont fini en hausse jeudi, avec quelques records à la clé, grâce aux résultats de sociétés, tandis que Wall Street a toussé après la publication d'un indicateur d'inflation élevé.

L'Europe boursière a, elle, été tirée par de bons résultats d'entreprises. Paris est monté de 0,89%, Londres de 0,18%, Francfort de 0,18% et Milan de 1,16%.

Plus tôt, la Bourse de Paris a atteint un nouveau record, à 7.387,29 points.

Le FTSE 100, principal indice de la Bourse de Londres, qui bat record sur record depuis quelques jours, a clôturé au-dessus des 8.000 points pour la première fois de son histoire. Francfort et Milan se rapprochent elles aussi de leurs sommets.

A Zurich en revanche, le SMI a perdu 0,69%, plombé par Nestlé et Novartis.

L'atmosphère était moins festive à Wall Street, où le Dow Jones a reculé de 1,26%. L'indice Nasdaq a cédé 1,78% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 1,38%.

L'indice des prix à la production (PPI) est ressorti en hausse de 0,7% en janvier sur un mois, au plus haut niveau depuis juin et sensiblement au-dessus des projections des économistes (+0,4%).

Une donnée qui "a mis à mal le scénario d'une désinflation" sur lequel les marchés tablaient depuis le début de la semaine, souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Après la publication mardi de l'indice des prix à la consommation CPI, lui-aussi au-dessus des prévisions, le bond des prix à la production "va forcer la Fed à rester offensive", prévient Edward Moya d'Oanda, "et c'est une mauvaise nouvelle pour les marchés actions.

"Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage sont restées basses", ajoute M. Hewson. D'autres mauvais chiffres macroéconomiques ont été publiés jeudi et compliquent encore la lecture de la conjoncture aux États-Unis.

Des déclarations d'une membre de la Fed sont venues confirmer ces craintes. "Loretta Mester, qui est directrice de la Fed de Cleveland, estime plus approprié, dans le contexte actuel, de voir une hausse de 50 points de base des taux de la Fed", rapporte Charles de Riedmatten, gérant actions de Myria AM, ajoutant qu'elle ne serait pas la seule à être de cet avis.

En réaction, les intérêts pour les emprunts souverains ont brièvement bondi avant de revenir proches de leurs niveaux de clôture de la veille. Ils se situent néanmoins autour de leur plus haut depuis le début d'année tant aux États-Unis qu'en Europe.

Jeudi, le rendement de l'emprunt américain à 10 ans, l'échéance qui fait référence, valait 3,86%, contre 3,81% la veille, au plus haut depuis le début de l'année. Celui de l'Allemagne atteignait 2,48% et le français 2,94%.

Le dollar a aussi progressé avant de calmer sa hausse. Il valait 0,9370 euro pour un dollar (+0,14%).

Des résultats de bon augure ___

Airbus a dégagé en 2022 le bénéfice net le plus important de son histoire (4,2 milliards d'euros). Le titre a grimpé de 4,94%.

La deuxième banque allemande Commerzbank, dont le bénéfice net annuel a plus que triplé sur un an, a décollé de plus de 11% à Francfort.

Tesla chute après un rappel massif ___

Tesla a dérapé en fin de séance (-5,69%) après l'annonce du rappel de plus de 360.000 véhicules de la marque, qui vont devoir en passer par une mise à jour du logiciel d'aide à la conduite FSD, après qu'un régulateur a signalé des dysfonctionnements susceptibles de provoquer des accidents.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole ont légèrement reculé jeudi, digérant encore l'afflux massif de stocks de brut aux Etats-Unis et malgré la révision à la hausse des prévisions de la consommation mondiale de brut par les principales agences de l'énergie.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a perdu 0,28% à 85,14 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, s'est replié de 0,12% à 78,49 dollars.

Le bitcoin montait de 1,77% à 24.518 dollars, après avoir dépassé, plus tôt, le seuil symbolique de 25.000 dollars, une première depuis août.

afp/rp