Paris (awp/afp) - L'inflation était au centre des préoccupations des marchés qui limitaient les risques vendredi, avant la publication de l'indice des prix américains à la consommation, dernier indicateur majeur avant la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine prochaine.

En Europe, les indices boursiers rééditaient la même prudence que la veille: Paris cédait 0,46%, Francfort 0,32%, Londres 0,23% et Milan 0,21%, vers 08H55 GMT. En Suisse, l'indice vedette SMI reculait de 0,51%.

Plus tôt, l'aversion au risque a fait chuter les places asiatiques au lendemain de la confirmation d'un premier défaut de paiement du géant immobilier Evergrande par l'agence de notation Fitch.

Cette défaillance interroge sur les conséquences pour la santé économique internationale, déjà soumise au spectre du ralentissement après une forte reprise cette année, sur fond de reprise épidémique et d'inflation élevée.

Hong Kong a perdu 1,07%, Shanghai 0,18% et l'indice vedette japonais Nikkei 1%.

"Le principal risque, pour l'instant, sera que le défaut sélectif de Fitch déclenche des défauts croisés sur d'autres dettes, entraînant des appels de paiement immédiats", estime Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Entre la montée de l'inflation, le variant Omicron, les craintes d'un ralentissement de la croissance chinoise l'année prochaine et la menace d'une offensive militaire russe contre l'Ukraine, les risques sont sur la table.

Les investisseurs craignent un "coût économique généré par des restrictions sanitaires supplémentaires au moment où les banques centrales vont probablement être moins coopératives en termes de politique monétaire", souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

A l'approche de la réunion de la Réserve fédérale américaine la semaine prochaine, "un chiffre extrêmement élevé (de l'inflation américaine) pourrait pousser le comité de politique monétaire de la Fed à accélérer son programme de réduction d'achats d'actifs", précise-t-il.

L'indice des prix à la consommation (CPI) pour novembre sera publié à 13H30 GMT, quelques jours avant la tenue de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Des analystes tablent sur une nouvelle poussée de l'ordre de 6,8% sur un an, après 6,2% en octobre également sur un an.

"Si les chiffres sont plus faibles qu'escompté, les marchés actions devraient clôturer la semaine dans une humeur assez joyeuse mais dans le cas contraire, "les gains du début de semaine pourraient fondre comme neige au soleil", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Daimler Truck introduite à la Bourse de Francfort

Le constructeur allemand Daimler a introduit vendredi avec succès sa division poids lourds Daimler Truck à la Bourse de Francfort après la scission du groupe en deux entités indépendantes et la décision de se renommer Mercedes-Benz.

L'action Daimler Truck a affiché 28 euros lors de sa première cotation peu après 08H00 GMT, valorisant l'entreprise leader mondial des poids-lourds à quelque 23 milliards d'euros.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole poursuivaient leur recul de la veille, les nouvelles mesures sanitaires prises à travers le monde contre le Covid et les défaillances immobilières en Chine faisant craindre pour les prévisions de croissance.

Vers 07H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février cédait 0,32% à 74,18 dollars contre 74,42 dollars à la clôture de jeudi.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier reculait légèrement de 0,07% à 70,91 dollars contre 70,94 dollars la veille.

L'euro restait stable face au dollar américain (-0,04% à 1,1288 dollar).

Le bitcoin gagnait 0,20% à 48.096 dollars.

afp/al