Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales progressaient vendredi et l'appétit pour le risque retrouvé faisait également reculer un peu le dollar mais pour autant, le contexte de perspectives économiques dégradées et d'incertitude géopolitique n'a pas changé.

En Europe, la Bourse de Paris a gagné 1,41%, Francfort +1,43% au lendemain du relèvement de taux de la Banque centrale européenne (BCE). Londres a pris 1,23% au lendemain du décès de la reine Elizabeth II, mais sera fermée le jour de son enterrement, qui sera férié au Royaume-Uni.

En raison de cette disparition, la Banque d'Angleterre a annoncé que sa réunion de politique monétaire, dont la décision devait être publiée jeudi en pleine flambée d'inflation au Royaume-Uni, allait être décalée d'une semaine.

Les indices européens ont signé leur première progression hebdomadaire depuis quatre semaines mais restent tributaires de l'évolution de la guerre en Ukraine, des prix du gaz, de l'impact de l'inflation sur la croissance et sur les résultats d'entreprises.

Même tendance propice à la la Bourse de New York, où les principaux indices montaient de 1,02% pour le Dow Jones, de 1,79% pour l'indice Nasdaq et de 1,28% pour l'indice élargi S&P 500.

L'indice des actions mondiales MSCI progressait sur la semaine, après trois replis successifs.

Le ralentissement de l'inflation en Chine observé en août, à 2,5%, aidait la tendance car il donne plus de marge de manoeuvre au pouvoir politique pour soutenir la demande dans le pays, fragilisée depuis plusieurs semaines.

Autre signe d'une confiance retrouvée des investisseurs, le dollar, considéré comme une valeur-refuge, était un peu délaissé après avoir atteint des records de plusieurs décennies contre de nombreuses grandes monnaies cette semaine.

La livre progressait de 0,82% à 1,1598 dollar vers 16H00 GMT. L'euro progressait de 0,47% à 1,0045 dollar.

Ce mouvement intervient au lendemain de la réunion de la Banque centrale européenne, qui a décidé de remonter ses taux de 75 points de base, une hausse d'ampleur inédite depuis la création de l'institution qui pourrait être suivie par d'autres de même ampleur d'ici la fin de l'année.

"Pour l'instant cette détente du marché, on la remarque, mais on ne peut pas conclure que le plus dur est passé. Pour cela, il faut encore plusieurs semaines de données économiques avec un rebond qui s'amplifie sur les marchés actions et un dollar qui accentue sa baisse", indique Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

La semaine prochaine, les investisseurs surveilleront particulièrement les prix à la consommation aux Etats-Unis et le moral des investisseurs allemands, deux statistiques publiées mardi.

Sur plus long terme, la remontée des indices semble peu probable pour de nombreux investisseurs, alors que l'Europe et les Etats-Unis sont aux prises avec un ralentissement économique, encore amplifié par la lutte des banques centrales contre l'inflation.

Les matières premières dans le vert

Les espoirs de relance en Chine profitaient au secteur des matières premières: à Paris, ArcelorMittal a gagné 1,28%. A Londres, Anglo American avançait de plus de 4% comme BHP Group dans les derniers échanges.

Les banques moissonnent

Déjà en haut de l'affiche jeudi, les valeurs bancaires continuaient de récolter les fruits de la hausse des taux: Société Générale a pris 2,88%, BNP Paribas 2,61% à Paris.

Le gaz décroche, le pétrole progresse

Les ministres européens de l'Énergie se sont dits favorables vendredi à une série de mesures d'urgence pour enrayer la flambée des factures de gaz et d'électricité, évoquant même un plafonnement du prix des importations de gaz de l'UE.

En net recul depuis son pic de la fin août, le prix du gaz naturel européen sur le marché qui fait référence, le TTF néerlandais, baissait de 6,14% à 211,95 euros le mégawattheure vers 13H25 GMT.

Les prix du pétrole étaient en légère hausse vendredi, le Brent évoluant au-dessus des 90 dollars, tirés par les possibles interruptions de livraison d'hydrocarbures russes et la baisse relative du dollar.

Vers 16H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 3,19% à 92,06 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre montait de 2,96%, à 86,02 dollars.

afp/ck