Paris (awp/afp) - L'heure était au rebond pour les Bourses occidentales mercredi, qui profitent d'achats à bon compte après la dégringolade de la semaine passée et font fi de l'interdiction américaine et britannique d'importer de l'énergie russe.

En Europe, Paris (+4,77%), Francfort (+5,11%) et Milan (+4,91%) remontaient fortement vers 13H10 GMT et ont pris jusqu'à plus de 5% au cours de la matinée. Londres, qui a été plus résiliente ces derniers jours, prenait 1,71%. A Zurich, le SMI gagnait 2,54%.

Le sursaut européen était également soutenu "par les suggestions selon lesquelles le président ukrainien ne demanderait plus l'adhésion à l'Otan, dans ce qui est interprété comme un rameau d'olivier tendu à la Russie", souligne Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

La Russie a admis que "certains progrès avaient été réalisés" dans les négociations menées avec l'Ukraine.

Selon Pierre Veyret, les marchés ont de plus accueilli favorablement "le cessez-le-feu offert par le président Poutine pour permettre aux civils de fuir mercredi".

A New York, les trois principaux indices s'apprêtaient à rebondir également, selon leurs contrats à terme qui gagnaient 1,64% pour le Dow Jones, 1,81% pour le S&P 500 et 2,24% pour le Nasdaq.

Les places asiatiques ont en revanche fini en baisse dans le sillage du repli de Wall Street mardi.

Ces derniers jours, les Bourses mondiales ont subi de grands écarts en cours de séance et cette volatilité devrait persister, l'invasion russe en Ukraine ne montrant aucun signe d'apaisement.

De plus, la crise fait craindre que la reprise de l'activité postpandémie ne soit remplacée par une période de stagflation: un ralentissement de la croissance combiné à une inflation tenace, alimentée actuellement par la flambée des cours des matières premières, pétrole en tête.

"Les conséquences des sanctions (occidentales contre la Russie) aggravent les contraintes d'approvisionnement, les problèmes de logistique et un marché de ressources de base déjà tendu, notamment sur le pétrole, le nickel et le gaz", estime Rodrigo Catri, de la banque nationale d'Australie.

Après de nouvelles hausses en début de séance, les cours de l'or noir reculaient vers 13H00 GMT: -2,76% pour le baril de Brent de la mer du Nord qui valait 124,15 dollars. Le baril américain de West Texas Intermediate (WTI) perdait 3,34% à 119,73 dollars.

Faute de pouvoir se sevrer du jour au lendemain du gaz russe, l'Union européenne s'est fixé mardi l'objectif de réduire ses achats de deux tiers dès cette année. Elle a élargi mercredi ses sanctions notamment en débranchant trois banques bélarusses de la plateforme financière internationale Swift.

L'embargo américain et britannique sur les hydrocarbures russes a enfoncé le clou des sanctions économiques et financières contre Moscou pour tenter de l'acculer et mettre un terme à l'invasion de l'Ukraine.

L'agence de notation Fitch a annoncé qu'un défaut de paiement des obligations souveraines russes était imminent tandis que de nombreuses entreprises internationales ont d'ores et déjà décidé de couper leurs relations commerciales avec la Russie.

L'or a approché un record ___

L'or, valeur refuge par excellence, s'est approché de ses niveaux record montant à 2.070 dollars mardi, avant de redescendre légèrement. Vers 11H00 GMT, il s'échangeait pour 2.005 dollars l'once (-2,25% par rapport à la clôture de la veille).

L'euro prenait 0,79% face au billet vert à 1,0986 dollar.

Le bitcoin progressait de 8,84% à 41.019 dollars, après que le président américain Joe Biden a lancé mercredi le chantier en vue d'un futur "dollar numérique".

L'aérien plane, les bancaires au rebond ___

Le secteur aéronautique planait en dépit de l'embargo sur les hydrocarbures russes. Fraport (+7,25%), Lufthansa (+8,72%) caracolaient à Francfort. Airbus, qui a livré 49 avions et obtenu 113 nouvelles commandes en février, montait de 6,28%. A Londres, IAG, maison-mère de British Airways, prenait 8,05% et Easyjet 11,90%. De plus, l'hôtelier Accor grimpait de 11,15%.

Les banques, qui ont fortement baissé depuis le début de la crise, profitaient également du rebond. Après avoir perdu la moitié de sa valeur, l'action de l'autrichienne Raiffeisen remontait de 15,87%. A Paris, Société Générale grimpait de 9,28% et BNP Paribas de 7,84%. A Francfort, Commerzbank prenait 7,37% et à Milan Unicredit gagnait 9,26%.

afp/rp