Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers restaient inquiets mardi des risques de récession dans la perspective de taux d'intérêt toujours plus élevés et de l'aggravation des tensions géopolitiques, à quelques jours d'une donnée cruciale sur l'inflation et du coup d'envoi des résultats semestriels aux Etats-Unis.

Les indices européens poursuivaient leur repli après quatre séances de baisse d'affilée: Paris reculait de 0,20%, Francfort de 0,32% et Londres de 0,50% vers 12H00 GMT. A Zurich, le SMI cédait 0,36%.

Wall Street était aussi attendu dans le rouge: la baisse des contrats à terme sur les principaux indices était comprise entre 0,41% et 0,46% avant l'ouverture.

L'environnement géopolitique pesait notamment sur la tendance boursière après que le Kremlin a dit mardi s'attendre à plus de "confrontation" avec l'Occident, avant un sommet virtuel d'urgence du G7 prévu dans la journée et consacré aux bombardements russes de grande ampleur en Ukraine.

"Cette semaine, le rapport sur l'inflation américaine, le procès-verbal du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) et les apparitions de plusieurs responsables politiques devraient continuer à renforcer l'engagement de la Fed dans sa lutte contre l'inflation", estime par ailleurs John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.

"A quelques jours du top départ (de la saison des résultats trimestriels aux Etats-Unis, NDLR), la pression devient de plus en plus importante", ajoute l'expert.

Donnée cruciale de la semaine, l'indice des prix à la consommation (CPI) attendu jeudi aux Etats-Unis devrait être encore supérieur à 8% en glissement annuel pour le septième mois consécutif.

Depuis mars, la Réserve fédérale américaine relève vigoureusement son taux directeur pour renchérir les conditions financières afin de comprimer la demande et freiner l'inflation.

Le marché commence à percevoir des signes de tassement de certains prix, mais au vu de la robustesse du marché de l'emploi américain, il s'attend à une nouvelle remontée des taux en novembre aux Etats-Unis qui pourrait plonger en récession l'économie mondiale.

Sur le front monétaire, les yeux étaient à nouveau tournés vers le Royaume-Uni, où la Banque d'Angleterre (BoE) est à nouveau intervenue mardi face aux "dysfonctionnements" des marchés, inquiets des annonces budgétaires du gouvernement britannique, qu'une précédente série de mesures lundi n'avait pas suffi à calmer.

Signe d'un apaisement sur la dette britannique, le rendement des emprunts britanniques à 10 ans refluait à 4,44% vers 11H45 GMT, après avoir atteint la veille 4,68% en fin de séance, à 16H00 GMT.

Recul des semi-conducteurs et de l'énergie ___

En Europe, les fabricants de semi-conducteurs souffraient après les nouvelles mesures prises par Washington pour restreindre encore davantage l'accès de la Chine aux technologies américaines dans les semi-conducteurs. L'action du groupe franco-italien STMicroelectronics perdait 1,08% à Paris et celle d'Infineon reculait de 1,04% à Francfort, vers 11H40 GMT.

Tout le secteur technologique sur l'indice japonais Nikkei a été touché, à l'instar du poids lourd Sony qui a lâché 4,09% à 9.486 yens.

Dans le sillage de la baisse de 2% des cours du brut, les valeurs pétrolières pliaient comme TotalEnergies (-2,25%) à Paris, BP (-2,43%) et Shell (-1,70%) à Londres ou encore Eni (-2,65%) à Milan, vers 11H40 GMT.

Du côté des devises et du pétrole ___

La livre se stabilisait face au dollar et à l'euro, après une nouvelle baisse du taux de chômage britannique et une action de la Banque d'Angleterre (BoE) sur le marché obligataire.

Vers 11H40 GMT, la livre prenait 0,27% à 1,1086 dollar et 0,08% à 87,70 pence pour un euro.

La monnaie européenne remontait très légèrement (+0,22%) face au dollar, s'échangeant pour 0,9722 dollar contre 0,9702 dollar lundi.

Les cours du pétrole reculaient à nouveau mardi, les inquiétudes sur une récession qui plomberait la demande mondiale reprenant le dessus malgré une forte baisse de l'objectif de production de l'Opep+ annoncée la semaine dernière.

Vers 11H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre cédait 2,20% à 94,07 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en novembre perdait 2,49% à 88,87 dollars.

afp/rp